Nancy : thrombose chez les patients covid hospitalisés, résultats imminents pour l'étude nationale pilotée par le CHRU

Depuis le début de la pandémie de Covid-19, le CHRU de Nancy pilote COVI-DOSE une étude nationale sur les risques de thrombose liés à la Covid-19 avec la participation de 20 centres hospitaliers. Les résultats sont attendus pour cet été. 

 

On évoque ces derniers temps les cas de thrombose liés à la vaccination. Mais depuis le début de la pandémie, les médecins observent des risques majeurs de thrombose pour les malades de la covid-19. Depuis le début de la pandémie, dès le mois de mai 2020, le Professeur Stéphane Zuily, médecin du service de Médecine vasculaire du CHRU de Nancy pilote une étude baptisée COVI-DOSE incluant 1000 patients au niveau national grâce à la participation active de 20 centres hospitaliers en France et au travail collectif des équipes de recherche. L’objectif de cette étude est de trouver la juste dose d’anticoagulant à administrer au patient sans risque supplémentaire. 

Le traitement à la dose que l'on donnait habituellement était insuffisant.

Pr Stéphane Zuily,  Service de médecine vasculaire du CHRU de Nancy

Le professeur Stéphane Zuily du service de médecine vasculaire du CHRU de Nancy travaille sur cette étude clinique en étroite collaboration avec les médecins qui soignent les patients touchés par la covid-19. Il nous explique :  "Le lien entre les maladies infectieuses et les maladies cardio-vasculaires, ma spécialité, s’est imposé à nous en mars 2020. On a compris très vite qu’il y avait un problème de thrombose lié à la covid-19. Pour traiter la thrombose et pour la prévenir au cours de la Covid, nous utilisons un produit ancestral, l'héparine. Cependant, on s'est bien rendu compte au cours de la pandémie, que ce traitement à la dose que l'on donnait habituellement était insuffisant. On avait besoin d'augmenter cette dose pour pouvoir prévenir les thromboses. Mais, qu'elle serait la meilleure dose de cet anticoagulant pour être efficace tout en évitant les risques de saignements. Il fallait trouver le bon équilibre."

Benjamin Lefevre, chef de clinique au service des maladies infectieuses et tropicales du CHRU de Nancy, participe à cet essai clinique. "Dès le début de l’épidémie, on s’est rendu compte qu’il fallait faire de la recherche pour bien comprendre cette infection, mais aussi optimiser la prise en charge des patients. Il fallait aussi prévenir les complications de la maladie. Les plus fréquentes que nous observions alors : la phlébite et l’embolie pulmonaire. La question de la dose s’est posée très rapidement. Lorsque le professeur Zuily nous a proposé de participer à cette étude nationale, on a accepté immédiatement". 

Une étude attendue par l'OMS


L'étude est suivie de près par l'Organisation Mondiale de la Santé. Les équipes de soignants, à travers le monde, cherchent à savoir quelle dose d'anticoagulant est la plus efficace sans risque supplémentaire pour les patients. COVI-DOSE est le seul essai français sur le sujet. Le protocole en place compare un groupe de patients bénéficiant d'une dose habituelle d'anticoagulant, à un autre groupe bénéficiant d'une dose plus élevée et proportionnée au poids de chacun. L'objectif est de prouver une meilleure efficacité de cette seconde prise en charge, permettant de diminuer le risque de thrombose chez les patients atteints de la Covid-19, tout en s'assurant que le traitement n'augmente pas le risque hémorragique. Labellisée Priorité Nationale de Recherche en décembre 2020 par le comité CAPNET  (Comité ad-hoc de pilotage national des essais thérapeutiques et autres recherches sur la Covid-19). Cette étude pourrait répondre à l'attente internationale sur le sujet. 

Voyez le reportage (réalisé au CHRU de Nancy, le 04 juin 2021) sur cette étude baptisée COVI-DOSE, qui a débutée il y a un an, le 11mai 2020.

Les résultats de COVI-DOSE sont attendus pour cet été.

 

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