Depuis le 20 septembre 2021, des travaux d'aménagement reprennent rue Jeanne d'Arc. Pour les commerçants, c'est une mauvaise nouvelle. Les clients ne s'aventurent plus sur les trottoirs en chantier. Une baisse de la fréquentation qui se ressent sur les chiffres d'affaires.
À l'Atelier des Couleurs, les enfants dessinent à côté du chantier. Dans cet établissement, Blandine Henriot propose des cours d'arts plastiques. Le 20 septembre dernier, des travaux d'aménagement de piste cyclable ont repris devant chez elle, rue Jeanne d'Arc à Nancy. Si la circulation est altérée, "c'est au niveau du stationnement que c'est problématique. Il y en a presque plus. Nous avons hâte que cela se termine", explique Blandine Henriot.
Textiles, peintures, bijoux ... Cela fait dix ans qu'elle expose les œuvres d'une douzaine d'artistes nancéiens. D'après elle, les travaux ont un impact plus significatif sur "ces ventes en vitrine, étant donné que le trottoir est difficilement accessible".
Les riverains n'en peuvent plus
La boulangerie This enregistre, quant à elle, jusqu'à 30 % de baisse de fréquentation. "Cela fait au moins cinq ans que la rue est en travaux. La commune a refait l'électricité, les conduites d'eau ... Maintenant, c'est un travail de surface. Les riverains n'en peuvent plus", affirme Nathalie This, co-gérante. "Les périodes de fin d'année, c'est très important pour nous. Après, j'ai la chance d'être en angle de rue, d'autres commerçants sont coincés au milieu de la rue".
Chez le fleuriste Aux Bruyères, Mathilde Lessinger a dû s'adapter. Face aux barrières et aux engins de chantier, elle explique qu'elle "a développé la livraison, proposée déjà pendant les périodes de confinement. Je propose d'office pour les personnes qui ont dû mal à se déplacer".
Au cours de la journée, le premier client peut arriver vers 15 h 45. Un constat alarmant pour Mathilde Lessinger, déjà affaiblie par la crise sanitaire. "Je suis à côté du parc Sainte-Marie et à quatre minutes de l'autoroute. Les gens qui veulent venir, ils viennent. Mais beaucoup changent d'itinéraire, forcément, je les comprends".
Nous avons la chance que les chefs de chantier nous laissent ouvrir les barrières pour qu'on puisse décharger les marchandises
"Il y a des hauts et des bas". Alexandre Sun est propriétaire du Zhong Pin, un restaurant japonais. Il estime que "même pour les livreurs c'est compliqué. C'est nous qui descendons les marchandises. Nous avons la chance que les chefs de chantier nous laissent ouvrir les barrières pour qu'on puisse décharger les marchandises".
Pour s'en sortir, Alexandre Sun a fait une demande d'aide auprès de la mairie. "Ce n'est pas trop possible. Ils partent du principe que c'est pour le bien de la communauté, mais nous en tant que commerçants, nous devons payer les charges".
Selon les services de la métropole, les travaux devraient s’achever d’ici à la fin de l’année. Ils se poursuivront jusqu’à l’avenue du Général-Leclerc au premier semestre 2022.