Nouvelle vie, nouvelle coupe, nouvelle année ! Changement, état de santé, statut social, émotions, nos cheveux racontent toujours ce que nous sommes au quotidien. Et la visite chez le coiffeur "c’est surtout une manière de se remettre en ordre".
Nouvelle année et nouvelle coupe de cheveux ! Mais que recherchons-nous quand nous prenons rendez-vous ? Quelle place nos cheveux ont-ils pris dans nos vies ? Que voulons-nous, qu'attendons-nous chez notre coiffeur ? "A oui ! tu es, mieux comme ça". Ou alors : "T'inquiètes pas ça repousse" !
Caroline Schmitt est devenue championne du monde de coiffure en 2011. Elle est originaire de Pont-à-Mousson (Meurthe-et-Moselle). Aujourd'hui, elle travaille dans la mode et les défilés de Haute couture. "Nos cheveux racontent une histoire, ils font partie de notre histoire. Parfois on s’invente même une (autre) vie avec", dit Caroline. "C'est le lien de notre vie quotidienne. Ainsi, un introverti qui n’aime pas se faire remarquer va se faire teindre les cheveux dans une couleur vive, vert, rouge, bleu".
On touche à notre l’intimité. Combien de personnes vous touchent la tête ? Nous ne sommes pas des psychologues. Nous ne sommes pas "coiffologues".
Rachel Klein, coiffeuse
Depuis la nuit des temps les cheveux reflètent notre personnalité. C'est notre apparence qui est en jeu, le regard des autres. "Ainsi, dans une série TV anglaise, Downton Abbey, chaque famille aristocratique possédait son propre coiffeur", raconte Rachel Klein.
"Les cheveux ça dit beaucoup de nous"
Aujourd'hui à Paris, Rachel Klein est une personnalité connue de la vieille ville de Nancy (Meurhe-et-Moselle). Une coiffeuse toujours souriante. Dans le quartier tout le monde connaissait son salon "Mary Coiffe les Hommes". "Chez le coiffeur tu t’abandonnes. On vient pour faire la paix avec soi-même. Il y a ceux qui parlent beaucoup, ou pas". Car, c'est vrai, le coiffeur, ou la coiffeuse, est réputé bavard(e). "Il y a beaucoup d’espérance. On touche à l’intimité. Combien de personnes vous touchent la tête ? Nous ne sommes pas des psychologues. Nous ne sommes pas "coiffologues"".
Ainsi, les gens qui ont des problèmes personnels, dans leur corps, dans leur façon de manger, au boulot, atterrissent dans le fauteuil du coiffeur car il faut faire la paix avec soi-même. "Dès qu’on touche au corps il y a une balance émotionnelle. On est prêt pour un nouveau départ. On remet à zéro la balance émotionnelle intérieure", dit Jean-Christophe Seznec, psychiatre et auteur du livre "J'arrête de m'arracher les cheveux" (éditions PUF). "On commence par l’extérieur, ça nous fait du bien".
Stress, santé, trichotillomanie. Se faire des cheveux blancs. Finalement une philosophie du cheveu, n’est pas une philosophie de tout repos. "Probablement le soin du cheveu touche à des récepteurs à la fois psychologique et physiologique. Haute valeur émotionnelle ajoutée. On peut juste se donner une image. C’est surtout une manière de se remettre en ordre".
Il y a une haute valeur émotionnelle ajoutée. On peut juste se donner une image. C’est surtout une manière de se remettre en ordre.
Jean-Christophe Seznec, psychiatre.
Selon une étude publiée en 2018, les hommes déboursaient environ vingt euros contre trente euros pour les femmes, pour un forfait "shampoing, coupe et coiffage".
Et aujourd'hui, pour bien en finir avec 2022, et débuter 2023 en fanfare malgré le prix du carburant en hausse, la transition écologique, l'inflation et même si les clients ont du mal à joindre les deux bouts, ils ne couperont jamais dans leurs dépenses la visite chez le coiffeur !