Pour retrouver sa fille, il appelle à l'aide les candidats aux élections européennes et Brigitte Macron, l'Elysée lui répond

Depuis deux ans, la petite Liya vit à Djibouti avec sa mère loin de son père Gabin Lider. Alors qu'il a obtenu la garde exclusive de son enfant, le Nancéien n'a pas réussi à la faire revenir sur le sol français. Pour se faire entendre, il sollicite l'aide des candidats aux élections européennes, du ministre des Affaires étrangères et de la première dame.

Privé de sa fille depuis 2022, le Nancéien Gabin Lider, se désespère de revoir un jour son enfant qui vit actuellement avec sa mère à Djibouti sans son accord.

Si la France ne fait rien, je ne la reverrai jamais

Gabin Lider, père de Liya

Depuis des mois, celui qui est éducateur spécialisé auprès des jeunes dans le Grand Nancy, se démène pour obtenir gain de cause auprès de la justice. La garde exclusive lui a été octroyée en première instance auprès du tribunal correctionnel de Nancy en juin 2023. La décision de justice est confirmée en appel le 16 février 2024. Entre-temps, le tribunal de Djibouti prend en compte ce jugement via la procédure de l'exequatur.

"Liya aurait déjà dû rentrer en France, mais mon ex-compagne refuse toujours de me restituer ma fille, elle continue de gagner du temps, elle prétend vouloir se pourvoir en cassation alors qu'elle n'a jamais tenu compte des décisions de justice qui n'étaient pas suspensives (elles étaient applicables dès le jugement). J'ai fait tout ce qui était possible d'un point de vue judiciaire. Si la France ne fait rien, je ne la reverrai jamais" se désole Gabin Lider qui reste malgré tout combatif, "je ferai tout pour revoir ma fille, je ne lâcherai jamais".

Des lettres aux candidats à l'élection européenne

Pour se faire entendre justement, le papa de Liya qui a déjà créé un comité de soutien a écrit aux candidats à la députation en Europe. Des courriers qu'il partage ensuite sur les réseaux sociaux.

Exemple avec Raphaël Glucksmann, le candidat socialiste :

Tous les autres candidats des autres partis ont été sollicités hormis le RN et Reconquête dont le Nancéien ne partage pas les idées.

"J'espère que les candidats m'écouteront et qu'ils me viendront en aide en relayant ma situation et en expliquant qu'il faut une aide diplomatique pour faire avancer le dossier. Il ne s'agit pas d'un engagement politique, je veux que les gens se mobilisent et pour cela, il faut que je sois entendu" explique Gabin Lider.

D'autres personnalités politiques ont également été interpellées comme Stéphane Séjourné, le ministre de l'Europe et des affaires étrangères et même Brigitte Macron, la première dame.

"Le plus simple serait que mon ex-compagne rentre avec la petite. Je ne veux pas la couper de sa mère, juste faire valoir mes droits et retrouver ma fille qui n'a que 5 ans et demi. Mes contacts avec elle sont très limités, dernièrement, je n'ai pas eu de nouvelles pendant 15 jours alors qu'il y a eu un tremblement de terre (le 24 mai) j'ai dû harceler l'ambassade française à Djibouti pour avoir des nouvelles. Je ne connais pas son état de santé ni son niveau scolaire, c'est très difficile à vivre, mes parents n'ont pas vu leur petite-fille depuis deux ans et ils n'ont pas pu lui parler au téléphone depuis un an. Avec cette affaire, ma famille est détruite".

Une lettre de l'Elysée

Surprise ce vendredi 31 mai avec l'arrivée d'un courrier de l'Elysée, signé de la main du chef de cabinet d'Emmanuel Macron. La lettre a probablement été remise par Brigitte Macron. Elle précise que le chef de l'Etat lui-même a bien prix connaissance de la requête de Gabin Lider, qu'il s'est montré très attentif et que les ministères concernés ont été sollicités à leur tour. L'adresse de l'intéressé a été masquée par souci de discrétion.

Un rapatriement compliqué 

L'affaire Liya fait grand bruit à Djibouti, notre reportage diffusé au printemps 2023 sur l'antenne de France 3 Lorraine a été très commenté, parfois avec violence dans l'ancienne colonie française. Suite à cette médiatisation, Idyl Omar Bobeh, la maman de la petite Liya, avait donné une longue interview à la web TV Djib-Live. Elle y contestait avec force l'enlèvement de sa fille, affirmait que son ancien compagnon était consentant au moment de son départ et que sa file était aussi bien à Djibouti qu'en France.

Le 9 mai dernier, la web TV a publié un post pour contredire les affirmations de Gabin Lider selon lesquels Djibouti était obligé de restituer l'enfant. 

Contacté par téléphone, Maître Richard Sédillot l'avocat des Lider pour la question du rapatriement contredit ses propos.

Il faut désormais que Djibouti mette en œuvre la décision qu'elle a elle-même reconnue et on ne sait pas pourquoi le procureur ne le fait pas

Maître Richard Sédillot, avocat spécialiste des enlèvements d'enfants

"Il n'y a aucune ingérence de la France dans cette affaire. Il existe une convention d'entraide judiciaire entre nos deux pays. L'autorité judiciaire djiboutienne a reconnu la décision de justice française, c'est ce qu'on appelle l'exequatur, il faut désormais que le pays mette en œuvre la décision qu'elle a elle-même reconnue et on ne sait pas pourquoi le procureur ne le fait pas. On ne peut pas jouer avec les enfants, la petite a le droit de voir ses deux parents, si sa mère veut vivre à Djibouti elle en a le droit, mais pas s'y le père s'y oppose, c'est de la maltraitance. Le lieu de résidence a été fixé en France chez le père, le rapatriement doit donc avoir lieu, je voudrais savoir pourquoi le procureur djiboutien ne rend pas la justice" et l'avocat spécialisé dans les rapts d'enfants à l'international de confirmer que la justice française a pris la mesure de l'affaire "le ministère de la justice prend au sérieux la situation de mon client, plusieurs courriers ont déjà été envoyés à Djibouti, je reste optimiste sur l'issue de cette affaire".

Une nouvelle plainte a également été déposée auprès du procureur de la république de Nancy et du doyen du juge d'instruction, cette fois pour "enlèvement international d'enfant". La première plainte déposée par Gabin Lider en 2022 avait pour motif "soustraction d'enfant et chantage".

Suite à cette plainte, si rien ne bouge à Djibouti, un mandat d'arrêt international pourrait être émis.

Le père de Liya n'espère lui que le retour de sa fille et la fin de son cauchemar.

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