Affaire Liya : à quand le retour de Djibouti pour la fillette soustraite par sa mère ?

Alors que le père de la petite Liya a obtenu la garde exclusive de sa fille le 30 juin 2023, la notification tarde à arriver à Djibouti où l’enfant est domiciliée depuis plus d’un an. La famille Lider en appelle aux autorités françaises pour faire appliquer la décision de justice. Un comité de soutien est sur le point de voir le jour.

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La justice française lui a donné gain de cause. Pour Gabin Lider, le papa de la petite Liya soustraite par sa mère à Djibouti en février 2022, l’espoir de revoir sa fille est intact. Le 30 juin dernier à Nancy, le juge des affaires familiales lui octroie en effet la garde exclusive de Liya. Une victoire qui n’était qu’une étape dans son combat pour faire revenir la fillette sur le sol français. Aujourd’hui, le Nancéien attend l'application de la loi, mais la notification de justice ne serait toujours pas arrivée à Djibouti.

"Il faut que la France se bouge d’urgence, j’ai fait tout ce qui était en mon pouvoir, et je me battrai jusqu’à mon dernier souffle mais maintenant on arrête de discuter, on me ramène ma fille".

Une affaire politique

Pour Maître Sylvie Leuvrey, l’avocate de Gabin Lider, la période estivale et une procédure complexifiée avec un pays étranger peuvent expliquer cette lenteur dans l'application de la décision de justice :

"Nous avons transmis l’acte, cette fois les autorités françaises doivent bouger, la petite Liya est une citoyenne française il ne faudrait pas l’oublier".

Car cette affaire n’est pas seulement privée, elle est aussi politique. Certes il existe des accords de coopération avec l’ancienne colonie française mais la mère de l’enfant est franco djiboutienne et il est impossible de savoir pour l'heure comment les autorités locales vont se positionner vis-à-vis de leur ressortissante.

On se pose beaucoup de questions, là-bas cette affaire fait beaucoup de bruit

Laurent Lider, grand-père de Liya

Idil Omar Bobeh partie refaire sa vie à Djibouti avec sa fille, sans l’accord du père dont elle était séparée, serait, selon plusieurs sources, très proche de la famille présidentielle djiboutienne.

"On se pose beaucoup de questions" nous confie Laurent Lider le grand-père de Liya, très impliqué pour le retour de la fillette, "on ne sait même pas où vit notre petite-fille. On s’inquiète de cette proximité avec le pouvoir. Là-bas cette affaire fait beaucoup de bruit".

Ce que nous confirme Samatar Osman Omar, un opposant au pouvoir djiboutien exilé en France, militant pour les droits humains et fondateur de la radio Boukao :

"Je savais ce que subissait la famille Lider, ayant moi-même été séparée de ma famille après mon exil. Après la mise en scène de l’interview de la mère de Liya sur une web TV djiboutienne, j’ai donné la possibilité à Gabin Lider de témoigner de ce qui lui arrivait. Cette prise de parole a complètement retourné l’opinion contre la mère, tous mes contacts sur place en attestent".

Le 12 avril 2023 Idil Omar Bobeh avait donné une interview fleuve à Djib-live TV en présence de Liya, elle expliquait qu’elle avait sa vie à Djibouti et qu’elle ne comptait pas revenir en France, elle accusait également la famille Lider de racisme. Cette intervention avait généré de nombreux commentaires haineux contre la famille Lider et la France.

Des propos qui ont énormément peiné le père et le grand-père de Liya, tous deux éducateurs spécialisés dans le Grand Nancy, qui œuvrent au quotidien auprès de jeunes défavorisés de toutes origines.

La réponse du père de la fillette sur Radio Boukao a également été regardée et écoutée, Gabin Lider y décrit son intégration auprès de sa belle-famille, photos à l’appui et rend hommage au peuple djiboutien.

Une autre question interpelle les Lider, le rôle du ministre de la justice française, Eric Dupond-Moretti, qui n'est autre que l'ancien avocat d'Ismaïl Omar Guelleh, le président de Djibouti. Cette ancienne proximité est-elle de nature à faire bouger les lignes ?

Un comité de soutien

Pour faire avancer le dossier, la famille Lider est en contact avec un avocat djiboutien, Zakaria Abdilahi, président de la Ligue djiboutienne des droits humains. Un comité de soutien vient également de voir le jour en ce début septembre. Gabin et Laurent Lider l'animeront :

"Il y aura des politiques locaux, Stéphane Habot le maire de Vandoeuvre-les-Nancy qui avait interpellé le ministre de la justice dans une lettre, Hervé Féron le maire de Tomblaine et ancien député et son fils Hugo auteur-compositeur. L'ancien député européen et sidérurgiste Edouard Martin mais aussi des footballeurs comme Manuel Dacosta devraient en être. Il y aura aussi des chanteurs locaux, Lisko, et sûrement MC Jean Gabin, il faut le temps qu'on mette en forme tout ça mais les soutiens sont là".

Les Lider peuvent aussi compter sur le soutien de la lanceuse d'alerte Céline Boussié. Le comité de soutien est ouvert sous cette adresse.

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