Réforme du lycée professionnel : "à la manière des temps modernes, ils ne pourront pas évoluer dans leur carrière"

Les syndicats de lycée professionnel avaient appelé à la grève ce mardi 12 décembre 2023 pour protester contre la réforme de la voie professionnelle voulue par Emmanuel Macron. Un appel entendu à Metz et Nancy. Les mesures doivent entrer en vigueur l'année prochaine et prévoient plus d'heures en entreprise et moins de cours.

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Non à la casse du lycée professionnel ! À l’appel de l’intersyndicale, une soixantaine de personnes se sont réunies, ce mardi 12 décembre matin, à Metz (Moselle), devant l’inspection académique pour protester contre la réforme des formations professionnelles.

Passer davantage de temps en entreprise, oui, mais pas au profit de l'enseignement, estiment les organisations syndicales.

"Pendant qu’ils sont en stage, ils n’apprennent pas les rudiments de leurs métiers"

"Les élèves auront moins d’heures de cours, de présence à l’école, au profit de stages supplémentaires en entreprises. Mais pendant qu’ils sont en stage, ils n’apprennent pas les rudiments de leurs métiers", argumente Philippe Boehmer, secrétaire académique adjoint SNUEP - FSU. Et aussi moins de bagages pour intégrer, par la suite, un cursus universitaire.

 

"Avec ce que le gouvernement nous prépare pour le lycée professionnel, on a vraiment l’impression d’avoir des exécutants. C’est-à-dire une création, une usine à exécutants et on est quasiment sûr que lorsqu’on sort de lycée professionnel, quand nos enfants sortiront de LP, ils ne pourront rester qu'ouvriers toute leur vie", s’insurge Charlotte Picard, parent d'élève, présidente de la FCPE Georges de la Tour et conseillère municipale d'opposition à Metz.

"Pour l’instant, ce que le gouvernement est en train de faire, c’est un lycée professionnel qui va amoindrir la capacité des élèves à la poursuite d’études. On a pourtant envie que nos élèves aillent le plus loin possible par rapport à leurs capacités et leurs possibilités", précise aussi Charlotte Picard.

170 heures de cours supprimées sur les trois années de lycée

Une mobilisation qui s’est également déroulée à Nancy (Meurthe-et-Moselle), où les syndicats se sont retrouvés place Stanislas pour protester contre cette réforme. Abrités sous leurs parapluies, les enseignants sont venus s’opposer au projet de décret. "On dit, faites des stages, sauf qu’à côté, on ne leur donne pas les moyens d’élever leur cerveau avec du français, de l’histoire-géographie, des mathématiques ; la culture générale qui est le minimum vital. Il y en a qui peuvent être des bons vendeurs, sauf que s’ils ne se savent pas écrire et calculer, ce n’est pas le cas, et on nous coupe l’herbe sous le pied", souligne Blandine Hersant, enseignante au lycée Marie Marvingt à Tomblaine. 

Au total, 170 heures de cours seraient supprimées sur les trois années de lycée. "Le choc des savoirs, c’est comme ça que ça se traduit en lycée pro : moins d’école et plus d’entreprise", scande alors Lorène Toussaint, secrétaire Snuep-FSU au milieu des manifestants. "On se soucie de l’avenir des élèves et on aimerait bien qu’ils puissent avoir le choix de leur formation ainsi que leur choix pour leur entreprise. Parce que s’ils se retrouvent à faire uniquement un geste à la manière des temps modernes, ils ne pourront pas évoluer dans leur carrière et rebondir en cas de problème dans une entreprise", poursuit-elle. 

Certains syndicats redoutent également une suppression du nombre de postes d’enseignants. La réforme des lycées professionnels doit s’appliquer à la rentrée 2024. 

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