Cinq conseils qui pourraient sauver la vie de votre chien

Les beaux jours reviennent, votre chien et vous reprenez les balades et les jeux en extérieur. Mais que faire quand survient l'accident ? Comment prodiguer un massage cardiaque à son chien ? Que faire en cas de coup de chaleur ? Que faire s'il s'étouffe avec sa balle ? Le vétérinaire nancéien Arnaud Ptak nous donne ses conseils de premiers secours.

Deux pressions par seconde

Votre chien s’écroule. Vous soupçonnez l'arrêt cardiaque ? “Il faut d’abord évaluer la respiration du chien”, prévient le vétérinaire. “Regardez s'il y a un mouvement respiratoire, si la cage thoracique bouge. S’il y a encore du mouvement c’est que le cœur n’est pas arrêté donc on examine les voies respiratoires pour voir s’il y a quelque chose qui bouche. Si le chien est inconscient et que le cœur ne bat plus il faut faire un massage cardiaque”, précise le spécialiste. 

“Pour un petit chien, il faut le coucher sur le côté droit puis plier son coude le long de sa poitrine, la pointe du cœur est à la pointe du coude du chien, c’est à peu près au quatrième, cinquième espace intercostal. Donc on appuie à cet endroit. On va mettre sa main sous la poitrine de l'animal, le pouce à l’endroit de la pointe de son coude, voire un tout petit peu au-dessus et on appuie énergiquement en faisant comme une pince entre la paume et le pouce".

"Pour un gros chien, c’est pareil, on le met sur le côté droit, cette fois on va utiliser les deux mains jointes. On appuie sur la partie la plus haute du thorax, toujours au niveau de la pointe du coude du chien, mais légèrement plus haut, sur la partie qui est la plus bombée”.  Mais attention, Arnaud Ptak met en garde les maîtres de chiens typés bouledogue : “Là, on agit un peu comme avec un humain, on met le chien sur le dos et on va aller comprimer le sternum car le cœur est souvent assez profond. Dans tous les cas, il faut compter deux pressions par seconde”. 

Même si vous réussissez à ranimer votre chien, il faut l'amener chez le véterinaire. 

Le coup de chaleur arrive vite

Autre problème récurrent chez nos compagnons, le coup de chaleur. Les chiens, qui ne disposent que de glandes sudoripares sous les coussinets sont plus sensibles aux températures élevées. Pour eux, la régulation se fait principalement par la respiration et quand la température monte, ils hyperventilent. “Le premier conseil, même si cela paraît bête, c’est de ne pas sortir son animal quand il fait chaud, ni le faire jouer. À partir du moment où la température commence à monter, il faut penser à le refroidir”, avertit Arnaud Ptak.

“On commence par les extrémités. Attention, il faut éviter l’hydrocution. On met simplement de l’eau fraîche sur les pattes et un linge humide sur le corps. Quand le corps est habitué au frais ça peut aller jusqu’à une douche et parfois une immersion dans une baignoire”, détaille le professionnel qui souligne : “À partir de 25 degrés voire avant, il faut commencer à se méfier, surtout chez les animaux en mauvaise santé".

“Si vous voyez votre chien qui hyperventile et que vous avez un thermomètre, il faut l'utiliser. Si sa température dépasse 39, il est en coup de chaleur. Quand on s’approche des 42, ça peut être létal.”, précise le vétérinaire qui ajoute "Souvent, les maîtres pensent que leur chien ne va pas faire des choses qui le mettent en danger instinctivement. C’est faux. Il va faire d’abord ce qui lui fait plaisir et ce qui fait plaisir à son maître”.

quand vous partez, il ne doit plus y avoir de jouet

Arnaud Ptak

Qu’en est-il du chien, qui avale tout rond sa balle alors ?

Là, le vétérinaire met d'abord en avant la prévention.  “Il faut vérifier que les jouets soient adaptés à la taille de son chien, à sa puissance, à ce qu’il fait de son jouet. On ne donne pas la balle d’un cocker à un labrador qui risque de l’avaler. Il y a des animaux qui déchiquettent tout, il ne faut pas leur donner des choses destructibles ou alors, il est nécessaire de les garder sous surveillance. Une autre règle, c’est qu’on ne laisse pas les jouets à la disposition du chien, quand on part”.

Si par malheur, l’accident survient : “Il faut essayer de localiser la balle dans la gorge du chien. Si elle paraît accessible, il faut essayer de l’extraire. On appuie sur le bas de la balle pour la faire remonter. Mais le mieux,c’est tout de même de se dépêcher d’arriver en clinique” explique Arnaud Ptak. 

En cas de morsure, le passage chez le vétérinaire est indispensable

“Dès qu'il y a une morsure et qu'il y a une plaie, il faut amener le chien chez le vétérinaire car l'infection est quasi systématique”, alerte l’expert qui précise "La cage thoracique, l’intérieur des cuisses, la gueule et le cou sont vraiment les zones les plus à risque”.

S'il y a un saignement, Arnaud Ptak conseille de : “Faire un point de compression avec une compresse ou un linge propre et de bander pour arrêter le saignement”. 

Un trop-plein de jeux ? 

Votre chien ou votre chiot, rencontre son meilleur ami, vous pensez que c’est parti pour des heures de jeu et que tout va bien. Attention ! Littéralement, votre chien ne sait pas s'arrêter et il peut se mettre en danger : “Il y a un énorme travail d’éducation derrière tout cela. Il faut prendre sur soi en tant que propriétaire et faire la part des choses entre le plaisir et le risque pour son animal. J’ai déjà vu des chiots qui ne se sont pas arrêtés de jouer à temps, faire des coups de chaleur en plein été”, prévient le spécialiste. Pour lui, le temps de jeu à ne pas dépasser se situe entre 10 et 15 minutes. 

Si le chiot ne se rend pas forcément compte d’un effort excessif, le chien adulte n’est pas épargné : “Il existe des chiens qui sont inarrêtables. Le chien n’écoute pas forcément son physique et certains ne seront jamais matures. Il y a des races à surveiller particulièrement : les labradors, les boxers, les staffie notamment. Plus généralement, il faut être attentifs aux chiens constamment en recherche de jeu”. Là encore Arnaud Ptak appelle à la vigilance : “C’est le même temps de jeu pour un chien adulte que pour le chiot. La conscience du chien, c’est son propriétaire. Le régulateur du comportement du chien, c'est le maître”. 

Massage cardiaque, régulation de la température ou simple interruption du jeu, autant de gestes qui peuvent sauver votre chien. Dans le Grand Est, des formations de secourisme canin existent. La protection civile, notamment, organise des stages consacrés à nos fidèles compagnons.