Le décret n°2020-1310, paru au Journal Officiel du 30 octobre, indique que les auto-écoles peuvent accueillir des candidats pour les épreuves du permis de conduire, mais ne leur donne pas le droit de dispenser de leçons de conduite. Témoignages à Toul d'un élève et d'une gérante d'auto-école.
Depuis le 30 octobre 2020, contrairement à ce qui avait été annoncé dans un premier temps par le gouvernement, l’examen du permis de conduire est maintenu, mais pas les leçons de conduite pendant toute la durée de ce deuxième confinement. Lors du premier confinement, les écoles de conduite avaient été contraintes de fermer pendant deux mois et demi, comme les centres d’examen.
Cette décision ministérielle a fait l’effet d’une douche froide pour les patrons d’auto-écoles qui doivent interrompre leurs activités pendant le confinement, alors que les centres d’examen peuvent rester ouverts. Ils ont l’autorisation de venir accompagner les candidats aux examens, mais pas de donner des leçons en voiture, ni d’ouvrir leurs salles de code.Soit on ferme les auto-écoles, soit on les laisse travailler.
C'est le cas à Toul où la gérante de l’auto-école "GO !" est furieuse. Elle n’est pas autorisée à faire rentrer les élèves dans son établissement. Pour ne pas perdre le lien avec eux, Madame Begart donne des cours bénévolement par internet. Ils sont une quarantaine en attente de leçons de conduite. "En revanche, les jeunes qui préparent un diplôme de conducteur routier ne sont pas touchés par le décret", précise-t-elle. "En 1ère année, ils continuent à passer le permis VL."
Michel Brad fait partie des élèves de l’auto-école "GO !" convoqué à l’examen du permis, mais qui a préféré renoncer sans avoir effectué ses dernières heures de conduite. "J’ai eu mon bac avec mention", nous dit-il non sans un brin de fierté. "Maintenant, il me faut le permis pour décrocher un boulot." Le jeune homme recherche un emploi dans les Métiers de l'électricité et de ses environnements connectés : sans permis, c’est perdu d’avance.
"Les textes du gouvernement ne sont pas clairs", nous confie le président du CNPA Education et Sécurité Routière, Yannick Jeannel. "Nous avons travaillé tout le week-end pour faire des propositions au ministre Alain Griset : soit on ferme les auto-écoles, soit on les laisse travailler."
Dans un communiqué de presse, avec deux autres signataires, l’UNIDEC et l’UNIC, le CNPA a demandé au gouvernement que les heures de conduite dispensées en amont de l’examen soient nécessaires au passage des épreuves du permis et que, partie intégrante de la formation, elles puissent être dispensées par les écoles de conduite pendant le confinement.
Pour ces organisations, une ouverture en "mode dégradé" finirait par anéantir les écoles de conduite, déjà touchées par la crise.
Le courrier au ministre concernant les auto-écoles
Elles ont par conséquent adressé un courrier au ministre Alain Griset, chargé des Petites et Moyennes Entreprise, dans lequel elles demandent que les auto-écoles bénéficient des dispositifs de soutien destinées aux activités fermées administrativement.