Gilbert Thiel, ancien juge d’instruction, vient de publier "Tueurs en série made in France". Une cinquantaine d'histoires criminelles. On retrouve, entres autres, Francis Heaulme, Pierre Bodein, Michel Fourniret et aussi Guy Georges surnommé "le tueur de l'Est parisien".
L’ancien juge antiterroriste Gilbert Thiel publie aux Éditions Robert Laffont "Tueurs en série made in France". "Dans certaines enquêtes policières et aussi judiciaires, il y a parfois des loupés. Et aussi des réussites assez exceptionnelles".
Les tueurs en séries français, Émile Louis, Michel Fourniret, Guy Georges, Francis Heaulme.... une cinquantaine, ont tous défrayé la chronique. Avec cette interrogation ? Y a-t-il eu une défaillance de la justice, de la police ou des expertises médicales ? "Dans l'affaire Émile Louis, on peut se demander où était la justice dans l'Yonne ?", dit Gilbert Thiel à France 3 Lorraine.
Pour Guy Georges on avait des prélèvements, mais un ADN ne vous donne pas une identité, ni une adresse. On savait que l'on avait le même tueur dans toutes ces affaires. Le même individu.
Gilbert Thiel, auteur de Tueurs en série made in France
À Paris, dans les années 90, Gilbert Thiel a été juge d'instruction en charge de l'affaire Guy Georges. Il a traqué le tueur en série de l'Est parisien pendant plusieurs années. "C'est la seule affaire de tueur en série que j'ai eu à couvrir". Confondu par son ADN, il est arrêté en 1998. "On est dans le registre d'une défaillance systémique. Le tueur en série ne connait pas sa victime. Pour Guy Georges, on avait des prélèvements, mais un ADN ne vous donne pas une identité, ni une adresse. On savait que l'on avait le même tueur dans toutes ces affaires. Le même individu.
Et il ajoute : À partir de l'automne 1997, j'ai demandé à tous les laboratoires de rechercher dans leur fichier s’ils avaient eu ce même profil génétique. Et c'est comme ça que l'on finira par retrouver, dans le laboratoire du CHU de Nantes, le profil de Guy Georges, prélevé en 1995. À partir de ce moment, on identifie l'individu".
Des enquêtes souvent longues
Des enquêtes difficiles et souvent laborieuses. La traque des tueurs en série s'apparente à une course contre-la-montre. Et pourtant, de temps en temps, la justice passe à côté. "Parfois l'institution psychiatrique peut passer à côté. Je pense à Pierre Bodein en Alsace, dit Pierrot-le-Fou. Il a roulé les psychiatres dans la farine. Ils ont tous dit à la barre de la cour d'assises : "On s'est trompés"".
Gilbert Thiel sera l'invité des rencontres de la librairie Le Hall du Livre à Nancy le vendredi 1er décembre à 18 heures.
