Sécurité : "il faut un signal fort" selon Françoise Souliman, préfet de Meurthe-et-Moselle

Trafic de drogue, émeutes, explosion des atteintes aux biens et aux personnes, depuis le début de l'année, le climat s'est fortement dégradé sur le front de la sécurité en Meurthe-et-Moselle. Un mois et demi après son arrivée, lors d'un entretien avec la presse, Françoise Souliman, Madame le préfet du département, affirme en avoir fait sa priorité et entend frapper fort pour faire respecter l'ordre dans le département.

"Il y avait besoin d'un coup de poing, car quand on tire à l'arme lourde dans un quartier, il faut un signal  fort !". Le message est clair et sans ambages pour justifier son choix de déployer la CRS 8 après une nuit de violence il y a quelques jours dans le quartier de la chiennerie à Vandœuvre-lès-Nancy.

Un mois et demi après sa prise de fonction, Françoise Souliman a donc fait de la sécurité sa priorité. Et il y a urgence, car depuis le début de l'année, les statistiques sont mauvaises dans le département. 14% d'augmentation pour les atteintes aux biens, à rebours de la tendance nationale, avec des atteintes aux personnes qui sont également en hausse. 

La lutte contre le trafic de stupéfiants, c'est la mère de toutes les batailles !

Françoise Souliman, préfet de Meurthe-et-Moselle

Cible numéro 1, les trafiquants de drogue : "la lutte contre le trafic de stupéfiants, c'est la mère de toutes les batailles ! Ça nourrit tous les trafics, le proxénétisme, la radicalisation"

Selon la patronne des services de sécurité, 19 à 20 points de deal ont été identifiés dans le département et depuis fin août, 19 opérations de démantèlement ont été menées essentiellement sur le Grand Nancy et l'agglomération de Longwy, les deux points noirs en Meurthe-et-Moselle. En zone gendarmerie, Baccarat, Blainville et Neuves-Maisons ont également été ciblés. Et pour éviter que le trafic ne s'enkyste à nouveau, Madame le préfet a demandé que des effectifs restent "en statique" sur certains des lieux identifiés. "Sinon, on ne nettoie pas !", clame la représentante des services de l'État. 

Vers un redécoupage gendarmerie-police 

Celle qui a déjà occupé de nombreux postes à la tête de Préfectures constate une situation atypique en Meurthe-et-Moselle, avec une présence policière plus forte que celle de la gendarmerie. Environ un millier de fonctionnaires de police quand la gendarmerie ne compte qu'entre 600 et 700 militaires. 

Faut-il y voir l'annonce d'un prochain redécoupage de la carte police-gendarmerie ? La mission menée actuellement sur le territoire par l'IGPN, l'IGGN et l'IPA devrait certainement procéder à quelques ajustements, notamment dans le Pays-Haut, mais sans bouleverser la carte. Les réponses devraient arriver d'ici la fin de l'année. 

La menace terroriste 

Les événements au Proche-Orient laissent à nouveau planer l'ombre d'attaques terroristes en France. "Il n'y a aucun territoire français qui ne soit pas concerné. Depuis, samedi, nous avons mis en place une surveillance maximum des lieux de culte et des établissements de la communauté juive à Nancy et à Lunéville. Nous sommes encore plus attentifs aux bas signaux "

On ne construit pas sur un terreau pourri !

Françoise Souliman, préfet de Meurthe-et-Moselle

Françoise Souliman n'oublie pas pour autant les autres dossiers. L'économie, l'emploi et les thématiques transfrontalières entre le Pays-Haut et le Luxembourg. Les sujets sont nombreux. 

Mais l'antienne au cœur du discours est bien celle-là : "comment travaille-t-on sur l'économie, l'emploi, la formation, le transfrontalier si on n’arrive pas à assurer la sécurité. On ne peut pas construire sur un terreau pourri !"

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