Le ton monte chez les agriculteurs meusiens. Deuxième mardi d’action ce 15 octobre 2019 au soir avec 13 feux allumés dans 13 cantons meusiens. Et une banderole, #sauvetonpaysan.
Mardi dernier, ils échangeaient gentillement aux ronds-points du département meusien avec les consommateurs sur une profession en souffrance. Distribution de tracts, promotion des produits locaux tout en expliquant leur quotidien et les raisons de leur colère.
L’objectif étant d’occuper 13 cantons meusiens en allumant un feu de palettes dans chaque canton. Des feux devant lesquels les agriculteurs brandissent une banderole #sauvetonpaysan, comme à Manheulles où une vingtaine d’agriculteurs se sont retrouvés pour la deuxième fois du mois, vers 18h30, après la traite du soir, pour crier leur colère.
D’un autre côté, on a l’Etat qui nous demande via les Etats généraux de l’Alimentation, de monter en gamme, en faisant de bons produits, en soignant nos animaux, tout en préservant l’environnement, avec beaucoup de contraintes par rapport à d’autres pays. En même temps, l’Etat signe les accords du CETA (libre-échange avec le Canada) ou du Mercosur (importations d’Amérique du Sud) pour lesquels on va importer une agriculture que les français ne veulent pas.On a d’un côté des associations anti-tout qui nous font passer pour des pollueurs, des empoisonneurs, des gens qui maltraitons nos animaux.
- Hubert Basse, Président des Jeunes Agriculteurs de Meuse
C’est devenu pesant
Ce qu’il nous manque, c’est une feuille de route claire. Aujourd’hui, moi je suis jeune agriculteur. Je me suis installé parce que j’avais envie d’être chef d’entreprise, de mener mon exploitation comme je veux, de produire des aliments de qualité.
- Hubert Basse
Je suis heureux de faire le métier que je fais au quotidien. Mais avec tout ce qui nous tombe dessus au quotidien. Que ce soit de la part de l’Etat, de l’image qu’on nous donne : c’est devenu pesant. Les agriculteurs en ont marre ! On crie notre sentiment d’être déconsidérés et l’incohérence des politiques agricoles.
Ajuster la copie
On demande à l’Etat d’ajuster la copie. Soit on produit sur les mêmes normes que les autres pays européens et internationaux pour avoir de la nourriture pas chère et dans ce cas là, on nous retire toutes les contraintes comme entre autre, les zones d’épandage de pesticides.
Soit on veut alimenter les consommateurs avec de la qualité, garantir une traçabilité, et là : il faut nous préserver un peu de ce marché mondial comme avec les accords du CETA et du Mercosur, auxquels on est confronté tous les jours et qui sont totalement injustes, précise Hubert Basse.
Le vrai prix pour nos produits
On ne veut pas plus d’aides financières. On aimerait juste vivre de nos productions, protestent les agriculteurs avec ce deuxième mardi d'action.
A défaut d'être entendus, une troisième journée d'action est prévue le mardi 22 novembre 2019. La mobilisation sera nationale préviennent les agriculteurs.