Un CSE extraordinaire s'est tenu jeudi 3 octobre 2024 à la papèterie Stenpa de Stenay. Aucun repreneur ne s'est manifesté pour la reprise du site meusien placé en redressement judiciaire. Les 130 salariés craignent la liquidation de leur usine le 8 novembre au tribunal de commerce de Bar-le-Duc.
Un CSE extraordinaire s'est tenu à la papeterie Stenpa de Stenay (Meuse) ce jeudi 3 octobre 2024, le lendemain du délai prévu pour qu'un repreneur se manifeste. Personne ne s'est porté candidat à la reprise du site placé en redressement judiciaire le 9 juillet 2024. Matej Kurent, le directeur du site, a décidé d'arrêter la production pour des questions de sécurité, mais les services annexes sont toujours actifs, notamment les livraisons des commandes aux clients.
Les salariés ont eu beau se battre, porter la bataille sur le terrain judiciaire, faire pression sur leur actionnaire Accursia Capital, ils assistent impuissants à la lente agonie de leur usine. On ne pourra pas leur reprocher leur manque de combativité, mais dans le monde impitoyable de la papeterie européenne confrontée à une situation de surcapacités, un site de production peut être mis à mort sans état d'âme pour réduire les volumes et maintenir les prix. C'est le scénario que dénonce depuis le début Alain Magisson, le président du CSE et qu'il résume par ce cri de révolte : "on nous a savonné la planche !"
L'ancien propriétaire, le groupe finlandais Alsthröm aurait, via son service commercial commun avec Stenpa, siphonné une bonne partie de la clientèle du site meusien. Quant à Accursia Capital, il n'investira pas un euro malgré le plan de reprise présenté aux salariés en octobre 2023 par le fond de retournement allemand.
Les deux se renvoient la responsabilité de la situation difficile dans laquelle se trouve aujourd'hui l'entreprise, avec au milieu 130 salariés désabusés. Le tribunal de commerce de Bar-le-Duc décidera le 8 novembre prochain, soit, en l'absence de repreneur, de placer la Stenpa, entreprise centenaire en liquidation judiciaire, soit de continuer l'aventure, car d'ici là, tout est encore possible.