Pas facile de s'y retrouver dans l'épineux dossier du projet Cigéo d'enfouissement de déchets nucléaires à Bure (Meuse).
France 3 Grand Est vous propose un rattrapage en 5 questions-réponses.
Le projet CIGEO d'enfouissement de déchets nucléaires en Meuse date de 1998 et a pour origine des études entamées dans les années 50.
Implanté à Bure, il est porté par l'Agence Nationale pour la gestion des Déchets RAdioactifs (ANDRA).
Mais dès 1991, ce principe d'enfouissement a été contesté par les écologistes et d'un certain nombre de scientifiques.
Vous ne comprenez pas tout ?
Petit rattrapage en 5 questions-réponses.
Cigéo Kezaco ?
Cigéo est un projet gouvernemental visant à régler la question du stockage des déchets nucléaires les plus radioactifs (3% du total des déchets créés par les centrales nucléaires) ainsi que ceux ayant la durée de vie la plus longue.Il consiste en un stockage géologique profond, à 500 mètres sous terre, de 200.000 colis radioactifs, dans une zone rurale du Grand Est.
Ces colis arriveront par train à Saudron (52) avant d'être transférés jusqu'au lieu de stockage à Bure (55), 5 km plus loin.
Les colis les plus volumineux renfermeront des déchets dits "de moyenne activité". Ils seront formés de blocs de béton de 2 tonnes et stockés les uns sur les autres dans des galeries longues de 500 mètres.
Les colis "à haute activité", fortement radioactifs, seront plus petits et stockés dans des fûts en inox. Ces derniers seront rangés dans des alvéoles longues d'une centaine de mètres.
Les radiations émisent par ces déchets pourront durer jusqu'à 100.000 ans. En raison du danger à les manipuler, ce sont des machines qui s'occuperont du stockage des containers.
Pendant la période de stockage, le retrait des colis doit-être possible, c'est la réversibilité. Mais une fois scellé, le site ne sera plus rouvert.
Bure n'accueille pas de stockage aujourd'hui. Il s'y trouve depuis 15 ans un laboratoire souterrain dans lequel est testé la faisabilité de cet enfouissement dans des galeries expérimentales.
Le coût du projet est estimé à 25 milliards d'euros actuellement.
Bure, c'est où ?
Bure se trouve en Meuse, à la limite avec la Haute-Marne. Sur la commune voisine de Mandres-en-Barrois se trouve le Bois Lejuc où doivent être creusées de futures cheminées d'aération.Le secteur a été choisi en raison de son caractère géologique stable : une épaisse couche d'argile, vieille de 160 millions d'années, située à 500 mètres de fond devrait jouer le rôle de barrière naturelle pour les radiations. Assez longtemps pour que les émissions de ces radiations finissent par s'éteindre.
Un déchet nucléaire, c'est quoi ?
Il s'agit de matériel provenant du coeur des centrales nucléaires françaises.Il a deux origines :
- Aujourd'hui, il provient du fonctionnement des réacteurs, notamment le combustible régulièrement changé .
- Demain, il sera issu du démantèlement des centrales nucléaires françaises arrivées en fin de vie.
Pourquoi une telle polémique ?
Plusieurs raisons sont mises en avant par les anti-CIGEO pour dénoncer le projet :Les transferts
- Comment assurer leur sécurité jusqu'à leur arrivée à Bure ? Le risque terroriste notamment est-il par exemple correctement pris en compte ?
- Pas si stable que cela, en raison notamment d'une source géothermique que l'ANDRA n'a pas suffisamment prise en compte selon eux.
- Que se passerait-il si l'une des machines procédant au stockage tombait en panne ? Les hommes devraient-ils intervenir ? Dans quelles conditions ?
- Qui se souviendra dans 5.000 ans et plus de l'existence de CIGEO ?
Où en est le dossier ?
Si l'ensemble des démarches judiciaires entreprises par les opposants échouent et si le Parlement et l'Etat donnent leur accord, l'immense centre d'enfouissement pourra être creusé à côté de l'actuel laboratoire souterrain et pourrait commencer à strocker ses premiers déchets à partir de 2030 selon le calendrier actuel.Ce stockage pourrait s'étendre sur 120 ans. Et sa sécurité doit pouvoir être assurée pour un million d'années !
Ce serait une Première mondiale.
En résumé (et 10 minutes) :
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