Le Premier ministre Edouard Philippe était présent sur notre plateau cet après-midi. Au programme : l'agriculture, loi travail, le projet Cigéo à Bure, la mise en œuvre d'une écotaxe dans le grand Est et l'avenir de la région. Retour sur les cinq déclarations à retenir.
Après l'inauguration de la 71ème édition de la foire de Châlons, le Premier ministre Edouard Philippe s'est déplacé dans les locaux de France 3 Champagne-Ardenne, où il a répondu aux questions de Vincent Thollet.
Agriculture : "Il faut trouver comment mieux répartir la valeur dans les filières"
La question était inévitable : comment trouver le prix juste pour rétribuer les producteurs agricoles ?
Pour ce faire, le Premier ministre déclare avoir lancé les "états généraux de l'alimentation". Ces ateliers-débats réunissent tous les acteurs du monde agricole pour discuter des solutions envisagées pour trouver une rémunération juste. Le tout, à la fois pour les producteurs, les transformateurs et les consommateurs. Pour le gouvernement, le constat est sans appel :
La valeur ajoutée créée par l'agriculture est considérable, et doit être mieux répartie entre ceux qui produisent et ceux qui transforment. Il faut que la filière soit économiquement durable.
Loi travail : "Nous avons voulu donner la possibilité à tous de discuter"
Désormais, il sera possible pour un patron d'une entreprise de moins de 20 salariés de discuter de manière directe avec un de ses employés, même s'il n'est pas élu. "Nous avons voulu donner la possibilité, y compris dans les petites entreprises, de discuter et de trouver des accords, qui ne seront pas validé n'importe comment. Il faudra que les employés se prononcent et que la majorité soit atteinte à deux tiers", explique le locataire de Matignon.
Le projet Cigéo à Bure : "Nous ne devons jamais recourir à la violence"
Après les incidents du 15 août dernier, lors des heurts entre forces de l'ordre et opposants au projet, l'inquiétude plane quant à la poursuite du projet d'enfouissement de déchets nucléaires de Bure.
Alors, comment éviter un nouveau Notre-Dame-des-Landes, voire un nouveau Sivens ? Une chose est sûre pour le Premier ministre, le maître mot est de ne "jamais" recourir à "la violence ou la mise en cause radicale de processus administratifs ou de décision ne doit prévaloir".
Et d'ajouter : "Nous ne pouvons pas nous voiler la face en nous disant qu'au fond nous pourrions renoncer à trouver une réponse à la question qui nous est posée."
Ecotaxe Grand Est : "Le dossier doit être ouvert"
Le Président de la région Grand Est, Philippe Richert, a assuré vouloir lancer une écotaxe poids lourd régionale. Avec les 13 milliards d'économies demandées par le gouvernement aux collectivités territoriales, cette nouvelle rentrée d'argent pourrait être la bienvenue.
A ce sujet, Edouard Philippe l'affirme : "Le dossier doit être ouvert. Nous aurons, lors de la conférence nationale des territoires, des discussions complètes pour trouver des expérimentations. Si le Président de la région Grand Est pense que cette réforme est nécessaire, pourquoi moi, Premier ministre, chef du gouvernement, je m'y opposerais? On en discutera et on verra si c'est légalement possible."
La région Grand Est se fera-t-elle sans les Alsaciens avec l'accord du gouvernement?
Les Alsaciens ont manifesté leur envie de quitter la région Grand Est. "Ce gouvernement ne lancera pas un grand soir de l'organisation territoriale", assène l'ancien maire du Havre. Qui poursuit :
Les modifications territoriales mises en œuvre depuis Paris on a donné. Il faut désormais les digérer, les absorber. On ne va pas redécouper les départements et les régions demain matin. En revanche, il faut que localement donner aux élus les clés pour avancer. Par exemple fusionner les départements.