200 personnes ont participé jeudi 20 juin à une réunion publique sur "la gestion des matières et des déchets nucléaires" dans un gymnase à Bar-le-Duc. Le débat a été boycotté par les opposants du projet CIGEO qui prévoit de stocker les déchets radioactifs 500 mètres sous terre à Bure.
Alors que le projet CIGEO prévoit d’ici 2021 l’enfouissement des déchets nucléaires sur le site de Bure (Meuse), un nouveau débat public sur les alternatives au stockage profond a rassemblé 200 personnes, hier soir, à Bar-le-Duc.
Une réunion animée et ponctuée par de vifs échanges entre les opposants et les alliés du projet.
Une provocation
Les anti-nucléaire ont donc décidé de boycotter le débat, qu’il qualifie de mascarade. Selon eux, cette réunion arrive trop tard, le projet d’enfouissement des déchets nucléaires étant déjà inscrit dans la loi.C’est extrêmement hypocrite, l’organisation même de ce type d’évènement appelé « débat public » trompe les gens sur la finalité.
- Nadine Schneider, Stop Bure 55
Les décisions sur le nucléaire elles ne sont jamais prises par le peuple.
- Dominique, militante anti-nucléaire
Les opposants ont donc décidés pour une grande partie d'entre eux de rester dehors.
Début du débat sur les déchets nucléaires à Bar le Duc. Les opposants préfèrent rester dehors pic.twitter.com/VWZD5a3Zyu
— Barral Anne-Laure (@missplanete) 20 juin 2019
D’autres solutions de stockage
Si les opposants au projet ont pu manifester leur mécontentement, des spécialistes ont quant à eux pu s’exprimer sur les alternatives de stockage des déchets radioactifs.Parmi les propositions fut évoquée celle de Gérard Mourour, lauréat du prix Nobel de physique en 2018. Selon lui, la meilleure solution serait de traiter les déchets au laser: leur durée de vie passerait d'un million d'années à 30 minutes.
La parole pour tous
Pour les organisateurs, il était important que chacun puisse s'exprimer.Nous on essaie de montrer qu'il n'y a pas qu'une seule option. Les grands projets où il n'y a qu'une seule option, je n'en ai jamais vu.
- Michel Badré, membre de la commission particulière du débat public
Un rapport salué
En parallèle, la Ligue des droits de l'homme a publié hier un rapport qui pointe le manque de sérénité et l'attitude des magistrats saisis lors des procédures lancées contre les opposants au projet CIGEO.Il y a eu des perquisitions chez les opposants ainsi que des saisies de matériel. Je trouve ça inadmissible. Il ne faut pas tous mélanger, nous ne sommes pas des malfaiteurs. Je suis très satisfait de cette position et j'espère vraiment que le tribunal sera dessaisi.
- Dominique Laurent, porte-parole EODRA 52