Au printemps 1917, alors qu'ils sont en train d'installer cette ligne de défense dans la commune de Senon, des soldats allemands découvrent des vestiges archéologiques. Des fouilles sont aussitôt entreprises. Elles sont dirigées par Héribert Reiners, un modeste sous-lieutenant qui va mettre au jour un site gallo-romain de grande envergure.
Historien de l'art promis à une brillante carrière, Héribert Reiners a 30 ans lorsque la guerre éclate. Il rejoint le « Kunstschutz », unité qui a pour mission de « préserver l'art de l'ennemi ». Avec quelques arrières pensées de propagande : il s'agit de restaurer l'image de l'armée allemande responsable de multiples destructions. Héribert Reiners photographie les monuments de la zone de front entre Meuse et Moselle. En mai 1917, il est envoyé à Senon pour diriger les fouilles.
Les travaux permettent de mettre au jour les murs d'une fortification ancienne. Très rapidement, d'autres découvertes ont lieu : des fragments de stèles funéraires, un autel dédié à Vulcain et des monnaies de bronze datant du IIIème siècle. Les Allemands dégagent aussi un important ensemble comprenant cet hypocauste. Un système utilisé par les Romains pour chauffer l'eau des piscines dans les thermes.
Mais les fouilles doivent être interrompues au bout de quelques semaines. L'intense activité sur le site attire l'attention des Français. Ils craignent l'installation d'un canon de gros calibre et bombardent Senon. Il faut attendre 1923 pour que les vestiges soient classés « monuments historiques ». Les travaux d'Héribert Reiners ouvriront la porte à d'autres fouilles Elles ont permis de découvrir l'existence d'une ville de 40 hectares qui continue de livrer ses secrets, cent ans plus tard.
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