C’est un défi majeur auxquelles sont confrontées la majorité des communes rurales : attirer de nouveaux habitants pour stopper l’exode qui a débuté dans les années 60. Dans la Meuse, la municipalité de Consenvoye ne ménage pas ses efforts pour maintenir les services à la population.
En cette mi-novembre 2019, le maire (sans étiquette) de la commune meusienne, André Dormois est déterminé: "si on ne le fait pas, on risque de voir la population diminuer et les services disparaitre également". Le premier magistrat, proviseur de lycée à la retraite, ne ménage pas ses efforts, et n’est pas peu fier de ses réussites, ni de ses réalisations: "cette année on a réussi à attirer un nouveau médecin au Pôle de Santé, le précédent avait pris sa retraite".C’est un combat au quotidien
-André Dormois, maire de Consenvoye
L’équipement médical, rénové en 2016, accueille également un kinésithérapeute et une infirmière. Les locaux, équipés, sont mis à disposition gracieusement.
Cette dernière s’est agrandie, on peut s’y faire livrer des colis, et bientôt même y faire son Loto hebdomadaire. Un distributeur de baguette automatique a été mis en place par le boulanger d’un village voisin.
Récemment la mairie a investi 400.000 euros pour rénover le restaurant et installer des gérants. L’établissement fonctionne bien.
Effets positifs sur la démographie
Résultat : c’est l’un des rares villages du secteur à avoir gagné des habitants.Et le maire ne manque pas d’idées, ni de projets : "nous devrions continuer à attirer une clientèle étrangère avec le grand projet de vélo route qui sera prolongé d’ici deux ans et qui reliera le village au nord de l’Europe ". En effet l’itinéraire actuel qui part de Rotterdam devrait être prolongé jusqu’à Verdun en passant par Consenvoye.
Le nerf de la guerre, indispensable pour attirer de jeunes couples. Le maire espère un regroupement scolaire au profit de son établissement et des discussions sont en cours avec les communes alentour pour scolariser davantage d’écoliers sur place.
Démographie en hausse
Consenvoye, une exception ?C'est probable car la démographie de la Meuse est en baisse constante alors que le village en gagne régulièrement depuis dix ans: sa population est passée de 284 à 310 habitants. Sa localisation est un atout: de plus en plus de familles ont un de leur membre qui travaille au Grand-Duché voisin, distant de 50 kilomètres.Le développement du Luxembourg, qui a doublé sa population de travailleurs frontaliers en moins de vingt ans, continue à rendre attractif des secteurs de plus en plus éloignés.
Le prix du foncier frontalier pousse de plus en plus de frontaliers à s’installer plus loin de leur lieu de travail à l’étranger, et comme le phénomène prend de l’ampleur, il favorise l’installation dans les communes rurales, beaucoup plus accessibles financièrement.