La lutte dans le ciel de Verdun s’est aussi jouée à travers ces ballons surnommés "saucisses" par les soldats.
Une bataille d’observation dans laquelle les Français vont prendre une longueur d’avance grâce au déploiement du ballon Caquot.
Dès le début de la Première Guerre Mondiale, les Allemands disposent de ballons capables de tenir face au vent, les ‘drachen’. Sur la base de photographies, les Français élaborent une copie. Le capitaine et ingénieur Albert Caquot l’améliore en ajoutant des lobes rigides permettant de s’orienter et de s’immobiliser dans le vent. Début 1916, la fabrication en série des ballons "Caquots" débute.
Ces ballons captifs ont de grands avantages par rapport aux avions. Leur immobilité assure une continuité dans l’observation. Et il est possible de transmettre immédiatement des informations au sol grâce au câble de retenue qui sert de fil téléphonique.
Notions de tactique, d’artillerie et un grand sens de la perspective : l'observation nécessite d'importantes qualités que l'armée trouve au sein de l’Ecole des Beaux Arts.
Ces architectes, dessinateurs, géomètres doivent pouvoir supporter des conditions souvent très difficiles : rester seul dans une nacelle pendant une quinzaine d’heures à près de 1000 m d’altitude dans le vent et le froid…
Protégés des attaques des avions ennemis, ils repèrent les batteries allemandes en voyant les flammes sortir des canons et dirigent les tirs de l’artillerie.
Une coordination qui jouera un grand rôle au moment où les Français lanceront leurs assauts pour reprendre les forts de Douaumont et de Vaux.