VIDEO. Des canards lancés et tués pour entraîner des chiens de chasse, une association va porter plainte

Dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux, Pierre Rigaux, fondateur de l’association Nos Viventia, dénonce une pratique choc : des canards sont propulsés par des machines et abattus pour être rapportés par les chiens. Il accuse l’association Retriever club de France d'avoir eu recours à cette pratique, pour éduquer ces chiens à la chasse, mi-septembre à Vigneulles-Lès-Hattonchâtel (Meuse). Une plainte va être déposée.

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Une vidéo qui peut faire froid dans le dos. Pierre Rigaux a publié le 26 septembre un post sur X (ex-Twitter) où il dénonce les gestes d’une association canine : Retriever Club de France. Pierre Rigaux est le fondateur de l’association Nos Viventia qui milite pour la protection des animaux. Cet écologiste révèle des images tournées du 21 au 23 septembre 2024, à l’étang d’Afrique de Vigneulles-lès-Hattonchâtel (Meuse), lors d’un événement organisé par le Retriever Club de France (RCF) sur un étang privé.

Dans cette vidéo, on peut y voir des canards "issus d’élevage" selon Pierre Rigaux. En tout cas, ces canards semblent être ramenés dans des caisses et destinés à être propulsés en l’air – par des machines ou à la main – avant d’être abattus par des chasseurs. L’objectif : que ces canards tués ou blessés, soient ensuite rapportés par les chiens pour les éduquer à la chasse : "C’est un concours où tu peux venir avec ton chien, faire des entrainements ou passer les épreuves, pour obtenir un brevet pour que les Goldens Retrievers aient des caractéristiques, des critères de race. Ce ne sont pas forcément des chasseurs, mais aussi des éleveurs de chiens qui viennent pour avoir ces diplômes, pour que ces chiens soient déclarés aptes à la chasse". Une façon de valider les compétences de chasse de ces chiens.

L'association Retrievers Club de France se défend

L’association rétorque via sa co-déléguée meusienne, Monique Legrand-Leloup : "Il y a un règlement. On s’entraine avec du gibier, ça permet à des gens de développer des qualités de chien de chasse, sous couvert de règlement de la Société Centrale Canine qui dépend du ministère de l’Agriculture. Ce n’est pas pour le plaisir que nous faisons ça". Ce règlement, la rédaction de France 3 Lorraine n’est pas parvenue à l’obtenir après l’avoir demandé à la Société Centrale Canine. Pourtant, dans la vidéo de l’écologiste Pierre Rigaux, les principaux concernés de cette association expliquent ne plus utiliser de canards, mais bien des "apportables" (NDLR : des petits boudins pour permettre aux chiens de s’entraîner à la chasse, à ramener cet objet à son maître). Contactée par téléphone, la co-déléguée nous explique : "L’homologation se fait avec des entrainements sur gibier. Les règlements ont été modifiés, le gibier est de moins en moins manipulé par les mains, et ressemblent au plus près possible à l’action de chasse". Le président délégué de Meuse, Jean-Louis Martin embraye, très touché : "Je ne peux pas vous en dire plus. Ça dépasse l’entendement. On est en toute bonne foi, on respecte la nature".

La captivité des animaux au centre des préoccupations

Pierre Rigaux n’est pas à son premier coup d’essai. En 2023, dans l’Aude, il avait déjà dénoncé cette association qui cassaient les ailes de leurs canards, avant de les tuer pour entraîner les chiens de chasse. Le point commun serait la captivité des animaux : "Je me base sur le Code pénal : s’est puni de peines lourdes pour acte de cruauté sur des animaux. Cela concerne que les animaux captifs, domestiqués. Et là, ils utilisent des canards d’élevage, donc captifs".

Juridiquement, les violences sont interdites sur des animaux en captivité. Dans l’article 521-1 du Code Pénal : "Le fait d’exercer des sévices graves ou de commettre un acte de cruauté envers un animal domestique, ou apprivoisé, ou tenu en captivité, est puni de trois ans d’emprisonnement et de 45 000 € d’amende". Le président national de l’association des Retrievers Club de France, Bruno Facq n’a pas souhaité nous répondre, faute de temps, il indique simplement qu’"une enquête interne est menée, on verra les suites à donner, nous avons respecté les règlements actuels".

Une plainte va être déposée par l’association Nos Viventia. Nous avons interrogé la préfecture de Meuse, qui n’avait pas eu connaissance de cette vidéo, elle affirme qu’elle va mener l’enquête.

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