Mort de Jacques Chirac : son histoire avec l'Alsace

Jacques Chirac est mort à Paris le 26 septembre 2019 à l'âge de 86 ans, il a été président de la France de 1995 à 2007. Il est souvent venu en Alsace, il y appréciait la gastronomie notamment. Voici un résumé de ses visites.

Jacques Chirac est mort jeudi 26 septembre 2019 à Paris à l'âge de 86 ans. Il est souvent venu en Alsace, en tant que député et président. L'Alsace aura été une destination incontournable dans la carrière de Jacques Chirac. En 1971, le jeune ministre des relations avec le parlement fait partie de la génération montante de l'UDR. Et lors du congrès du parti à Strasbourg, il rappelle combien l'Alsace à toujours compté dans l'histoire du gaullisme. 

C'est à Strasbourg qu'en avril 1947 De Gaulle appelait le peuple français à se rassembler autour de lui pour entreprendre la rénovation de la France qui s'enlisait dans le régime des partis
-Jacques Chirac, ministre des relations avec le Parlement, en 1971


Jacques Chirac prendra les rênes de l'UDR en 1974 et fondera le RPR, deux ans plus tard. C'est à Strasbourg qu'il commence alors une tournée dans toute la France pour faire la promotion de son nouveau parti et recruter des militants. 

Le RPR devient la première force politique française en 1993. L'année suivante, lors des journées parlementaires à Colmar, la rivalité avec Edouard Balladur éclate au grand jour. Rien n'empêchera la guerre fratricide lors de la campagne présidentielle. Lors du premier tour de l'élection présidentielle en 1995, l'Alsace préfère le candidat Balladur : 24% des voix, contre un peu plus de 16% pour Jacques Chirac.
 


Contre le chômage et la fracture sociale

Elu au second tour, il devient le président de la lutte contre le chômage et la fracture sociale. Bilan en Alsace après deux mandats : le taux de chomage est quasiment le même en 2007 qu'en 1995, en revanche le nombre de Rmistes est passé de 14.000 à 25.000 dans la même période.

Parmi les premières priorités du nouveau président, la construction du TGV-Est européen.

"Le TGV-Est fait partie des tout premiers projets retenus, et je pense qu'à la fois psychologiquement et financièrement, cette décision [...] est importante. C'est important pour la France, et notamment pour l'Alsace, mais c'est important pour l'Europe."
-Jacques Chirac, président de la République, en 1995


Le TGV devient effectivement une réalité douze ans plus tard. Autre priorité présidentielle : la lutte contre le cancer. Jacques Chirac favorise la création d'un cancéropôle Grand-Est et transfrontalier.
 

"Strasbourg n'est pas négociable"

Concernant l'Europe, Jacques Chirac aura longtemps soutenu la vocation européenne de l'Alsace. Alors qu'il était premier ministre en 1987, il défendait déjà le maintien du siège du parlement européen à Strasbourg:

"Le maintien du Parlement européen à Strasbourg, qui est une évidence, qui est [...] l'âme de l'Europe, constitue évidemment un sujet sur lequel mon gouvernement, sur lequel aucun gouvernement ne pourrait transiger. Strasbourg n'est pas négociable."
-Jacques Chirac, Premier ministre, en 1987


En Alsace, Jacques Chirac poursuivra la tradition des rencontres informelles franco-allemandes initiées Valéry Giscard d'Estain et Helmut Schmidt. Autour d'une bonne table, il échange avec Helmut Kohl ou Gerhart Schroeder. D'abord favorable à l'Europe des Nations, Jacques Chirac deviendra au fil du temps un européen convaincu. 


Le devoir de mémoire

Le second mandat présidentiel est marqué en Alsace par le devoir de mémoire. Jacques Chirac a été le premier président à reconnaitre la responsabilité de l'Etat dans la déportation des juifs. Du Vel d'Hiv en 95 au Struthof en 2005, le président aura dénoncé l'extrémisme et appelé à la résistance:

"Combattez sans relâche ceux qui prônent en France ou dans le monde la haine, le racisme, l'antisémitisme, l'intolérance."
-Jacques Chirac, président de la République, en 2005


Jacques Chirac a visité le Mémorial d'Alsace-Moselle à Schirmeck, il a aussi inauguré à Natzweiler le Centre européen du résistant déporté en 2005, situé juste à côté du monument aux martyrs et héros de la déportation, un mémorial inauguré 45 ans plus tôt par le Général De Gaulle.
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