Moselle : les élus demandent des comptes à Mercedes-Benz après l’annonce du projet de vente de l’usine Smart de Hambach

C’est un front uni d’élus qui part au combat pour préserver les emplois de l’usine Smart à Hambach. Après avoir appris par la presse ce vendredi 3 juillet 2020 que Mercedes-Benz cherchait un repreneur, les principaux élus de la région et du département ont décidé de se mobiliser.

C’est un Président du département en colère et très inquiet que nous avons eu au téléphone ce samedi matin 4 juillet.

"Depuis 30 ans nous avons accompagné les différentes stratégies de développement de l’usine, cette décision subite sans nous informer est ressentie comme une trahison"

-Patrick Weiten, Président du Conseil Départemental de Moselle.

 Les élus de la région Grand-Est se sentent doublement trahis. D’abord parce qu’ils trouvent la décision unilatérale un peu brutale, ensuite qu’ils apprennent la nouvelle "presque par indiscrétion ", alors que des relations de partenariat existent depuis longtemps avec le groupe Mercedes-Benz, notamment par le biais de l’agence de développement économique "Moselle attractivité".

Les élus se sentent floués

Pour le Président du Conseil Départemental de la Moselle, c’est "incompréhensible". Depuis le début de l’aventure Smart, la région, le département et les élus locaux ont été présents pour soutenir l’installation puis le développement de l’usine. De nombreuses aides, mais aussi des avantages fiscaux ont été concédés pour permettre l’installation de cette usine, qui est aujourd’hui le plus gros employeur de Moselle - Est avec ses 1500 salariés, sans compter les sous-traitants et les emplois induits, soit 3.000 de plus. 

Le nouveau maire de Hambach , et ancien adjoint Daniel Muller n'en revient toujours pas ce matin. Il y a deux ans , le groupe avait demandé une réduction de la taxe foncière, en échange des investissements dans les nouvelles lignes de production, ce que le conseil municipal de Hambach avait accordé à hauteur de 3 %. Un gros effort pour la commune. Sans compter les infrastructures , parking, et autres rond-points, aménagés au frais de la communauté de commune de Sarreguemines.

"Pour nous l’investissement de 500 millions d’euros dans de nouvelles chaines de fabrication était une garantie de pérennité du site, et de rayonnement de la région"

- Patrick Weiten, Président du Conseil Départemental de Moselle

 

Unis pour sauver l’économie en Moselle

Dès hier, il s’est entretenu avec le président de la région Grand-Est Jean Rottner, et le président de la communauté de communes de Sarreguemines Roland Roth. Ils ont immédiatement demandé un rendez-vous avec le directoire du groupe Mercedes Benz. Un contact a été pris également avec Bruno Lemaire, le ministre de l’économie (dont on ne sait pas encore s’il va rester au ministère, avec le remaniement en cours).

Ils entendent bien faire un front commun avec les maires des communes concernées, les syndicats et tous ceux qui voudront combattre à leurs côtés pour préserver les emplois. 
Si l’usine ferme, c’est tout un pan de l’économie de Moselle-Est qui s’écroule, et avec lui le rayonnement international de la Moselle, qui a permis d’attirer des investisseurs. Les élus espèrent d’ailleurs que les négociations en cours avec Rec pour l’installation d’une usine de fabrication de panneaux photovoltaïques près de celle qui fabrique des Smarts, finiront par payer.

Ils refusent de se mettre dans une perspective de fermeture, et feront tout pour tenter de préserver l’activité, et accompagner les repreneurs. Le combat ne fait donc que commencer…

 
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