Les élus de la région Grand-Est se sentent doublement trahis. D’abord parce qu’ils trouvent la décision unilatérale un peu brutale, ensuite qu’ils apprennent la nouvelle "presque par indiscrétion ", alors que des relations de partenariat existent depuis longtemps avec le groupe Mercedes-Benz, notamment par le biais de l’agence de développement économique "Moselle attractivité"."Depuis 30 ans nous avons accompagné les différentes stratégies de développement de l’usine, cette décision subite sans nous informer est ressentie comme une trahison"

Incompréhension, colère et inquiétude pour l'emploi de Patrick Weiten, président du département de Moselle, après l'annonce du projet de mise en vente de l'usine Smart à Hambach par Daimler-Benz
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© Guillaume Robin
Les élus se sentent floués
Pour le Président du Conseil Départemental de la Moselle, c’est "incompréhensible". Depuis le début de l’aventure Smart, la région, le département et les élus locaux ont été présents pour soutenir l’installation puis le développement de l’usine. De nombreuses aides, mais aussi des avantages fiscaux ont été concédés pour permettre l’installation de cette usine, qui est aujourd’hui le plus gros employeur de Moselle - Est avec ses 1500 salariés, sans compter les sous-traitants et les emplois induits, soit 3.000 de plus.Le nouveau maire de Hambach , et ancien adjoint Daniel Muller n'en revient toujours pas ce matin. Il y a deux ans , le groupe avait demandé une réduction de la taxe foncière, en échange des investissements dans les nouvelles lignes de production, ce que le conseil municipal de Hambach avait accordé à hauteur de 3 %. Un gros effort pour la commune. Sans compter les infrastructures , parking, et autres rond-points, aménagés au frais de la communauté de commune de Sarreguemines.
"Pour nous l’investissement de 500 millions d’euros dans de nouvelles chaines de fabrication était une garantie de pérennité du site, et de rayonnement de la région"
Unis pour sauver l’économie en Moselle
Dès hier, il s’est entretenu avec le président de la région Grand-Est Jean Rottner, et le président de la communauté de communes de Sarreguemines Roland Roth. Ils ont immédiatement demandé un rendez-vous avec le directoire du groupe Mercedes Benz. Un contact a été pris également avec Bruno Lemaire, le ministre de l’économie (dont on ne sait pas encore s’il va rester au ministère, avec le remaniement en cours).Ils entendent bien faire un front commun avec les maires des communes concernées, les syndicats et tous ceux qui voudront combattre à leurs côtés pour préserver les emplois.

La direction de Mercedes prévoit la fabrication de la Smart électrique jusqu'en 2022-2024 seulement à Hambach l'avenir est incertain
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© MaxPPP. YOAN VALAT
Ils refusent de se mettre dans une perspective de fermeture, et feront tout pour tenter de préserver l’activité, et accompagner les repreneurs. Le combat ne fait donc que commencer…