Selon le rapport de la cour rendu public mercredi 10 février 2016, "l'exploitation de l'équipement présente un déficit structurel" et ne peut en l'état revenir à l'équilibre. Elle recommande la fermeture "dans les plus brefs délais". Refus de la mairie qui veut sauver un outil unique et 43 emplois.
Il faut fermer le Snowhall d'Amnéville (Moselle), seule piste de ski intérieure de France et la plus longue au Monde, "dans les plus brefs délais". C'est ce que demande la Cour des comptes dans son rapport annuel, rendu public mercredi 10 février 2016. Elle explicite en cela les conclusions de la Chambre régionale des comptes qui datent de l'automne dernier (voir notre article de l'époque).Explication de cette recommandation draconienne : un déficit structurel insurmontable, selon les Sages.
"Il est hors de question que le Snowhall ferme !" Eric Munier (DVG).
C'est ce que répondait en septembre 2015 le maire d'Amnéville (voir vidéo ci-dessous) . Une position qu'il maintient après la publication du rapport de la Cour des comptes aujourd'hui.
Selon le rapport de la cour rendu public mercredi 10 février 2016, "l'exploitation de l'équipement présente un déficit structurel" et ne peut en l'état revenir à l'équilibre. Elle recommande la fermeture "dans les plus brefs délais". Refus de la mairie qui veut sauver un outil unique et 43 emplois.
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©France 3 Lorraine
Un complexe déficitaire
Ouverte en 2005 puis agrandie en 2008, la piste de 620 m de long sur 35 m de large, pour un dénivelé de 90 m, a coûté quelque 20 millions d'euros à la commune de 10.000 habitants.Depuis, le "Snowhall", qui abrite la piste et quelques restaurants, est géré par une régie municipale dotée de la personnalité morale et de l'autonomie financière.
Mais la gestion de cet étonnant complexe "est structurellement déficitaire", une situation "masquée pendant des années", souligne le rapport de la Cour des comptes, qui n'entrevoit pas de "perspectives de redressement".
Selon le rapport, l'attractivité de la piste, qui devait selon les prévisions attirer quelque 160.000 visiteurs par an, s'est dégradée dès 2009. La fréquentation s'érodant, la régie était dans l'impossibilité de payer l'ensemble des charges d'exploitation - et notamment le loyer dû à la commune.
Une situation qui a été cachée, accuse la Cour, notamment par des prévisions insincères présentées lors des votes du budget.
"Au 31 décembre 2014, le montant des loyers impayés s'élève à 2,3 millions d'euros, et celui des factures d'électricité à 1,7 million", poursuit le rapport, évoquant des carences tant dans la gestion "que dans le pilotage de l'activité".
Mais le "déficit d'exploitation de la piste de ski présente avant tout un caractère structurel, en raison d'une fréquentation trop faible pour permettre le retour à l'équilibre des comptes", ne laissant comme solution que la cession d'activité.
Refus du maire
Or la mairie refuse, estimant dans sa réponse qu'il est "inconcevable" pour les élus de suivre la Cour "dans la seule solution qu'elle propose". Le maire, Eric Munier (DVG), arrivé à l'hôtel de ville en 2014, suit cependant la Cour dans ses constats et estime que "cet équipement (...) n'aurait certes raisonnablement pas dû être réalisé compte tenu des difficultés financières de la commune, déjà connues lors de sa conception".Mais il entend "mettre tout en oeuvre pour atteindre l'objectif de le pérenniser".
Notre reportage à l'automne 2015 :
durée de la vidéo : 00h01mn43s
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