Smart France a annoncé mardi 15 décembre que 90 % des salariés de l'usine avaient accepté de signer un avenant pour un retour au 39 heures payées 37 h. Un changement que la direction avait d'abord tenté de faire passer par un référendum interne, mais qui s'était heurté à l'opposition des syndicats.
Au référendum du 11 septembre 2015, 56% des 800 salariés avaient voté pour le retour au 39 heures. Mais les ouvriers étaient majoritairement contre, et les syndicats avaient mis un veto au projet de la direction, le fameux "pacte 2020".
Depuis le 11 décembre, chaque salarié a reçu, à titre individuel, un avenant à signer. Une modification du contrat de travail allant dans le même sens : les 39 heures payées 37. Chacun était libre de choisir... Mais la direction avait annoncé que si le 18 décembre, moins de 75% des salariés avaient signé cet avenant, alors elle commencerait un plan social dès début 2016 et une délocalisation de la production de la Smart 2 places à Novo Mesto en Slovénie.
Aujourd'hui, 15 décembre, elle annonce que 90% des salariés ont signé cette modification de leur contrat. La direction de l'usine assure que les emplois seront garantis jusqu'à fin 2020 sur le site grâce aux économies réalisées.
Le Pacte 2020 est un élément clé pour améliorer notre compétitivité. Nos coéquipiers ont été conscients du challenge et ont répondu favorablement à plus de 90% à la proposition des avenants individuels", a déclaré Joachim Betker, le président de Smart France, dans un communiqué.
Communiqué de presse de la direction de Smart France, 15.12.2015
Des changements dès janvier 2016
La direction a d'ores et déjà annoncé que 80 intérimaires ne verraient pas leur contrat reconduit en janvier 2016. En août prochain, ce sont 60 à 70 autres intérimaires qui seront concernés. Dès l'application du pacte 2020, en janvier 2016, la chaîne de production sera ralentie. L'usine de Hambach n'a pas enregistré de nouvelles commandes. Le passage aux 39 heures et la réduction du recours aux intérimaires permet à Smart, dans un premier temps, de réduire le coût du travail horaire sur le site. Et de pouvoir augmenter la production sans avoir d'heures supplémentaires coûteuses à mettre en place.
Un dossier très politique
C'est aussi un signal fort envers le patronat et le gouvernement français et une victoire très symbolique pour Smart : une filiale française d'un grand groupe automobile allemand est l'entreprise qui a remis en cause les 35 heures. Les syndicats qui se sont opposés à la direction, la CGT et la CFDT nous ont dit qu'ils ont subi des pressions fortes de la part du gouvernement, directement ou via leurs responsables nationaux. A l'heure où, en France, on s'apprête à changer le code du travail.