À 36 ans, Jérémie s'est lancé un défi fou : rénover seul l'ancien cinéma de Bitche (Moselle). L'objectif est d'offrir deux salles de projection aux habitants en décembre 2025. Une renaissance pleine de sacrifices au quotidien.
Pour l'Histoire avec un grand "H", il y a la citadelle. Chef-d'œuvre de l'art militaire, elle domine la commune de Bitche, rappelant que ce lieu du nord est de la Moselle était autrefois une place stratégique aux portes des Vosges du nord. Mais pour la belle histoire du quotidien, il faut impérativement se pencher sur cette renaissance locale. Celle du cinéma, l'ancien Vauban qui avait fermé ses portes en 2003. Un projet porté par un passionné, Jérémie Wagner. "C'est quand même un monument ce lieu" explique le nouveau propriétaire en pleins travaux, "il y a plein de souvenirs ici. Il y avait 340 places. Ce bâtiment, je le considère comme un lieu de mémoire. Il a une histoire à raconter. Dans cet accueil, on exposera d'anciens vidéoprojecteurs que l'on va restaurer. Le challenge est là aussi".
L'idée, c'est de faire deux cinémas de quartier avec un bon niveau de confort et d'accueil
Jérémie Wagner, nouveau propriétaire
Pour le projet, ce sera deux salles au lieu d'une. Une salle de 88 places et une autre de 134, séparées par un mur qui nécessite d'importants travaux d'acoustique. Dans cette ville de 5.000 habitants, "l'idée, c'est de faire deux cinémas de quartier avec un bon niveau de confort et d'accueil. Il y a un peu de boulot !". À 36 ans, c'est aussi un sacrifice pour Jérémie. Dès qu'il quitte son travail, il ne rentre pas retrouver sa famille. Direction son chantier les soirs, les week-ends et même durant les vacances. Il a décidé de rénover seul le plus possible afin de réduire les coûts estimés à 1 million d'euros.
Le cinéma, source de souvenirs
"Le cinéma Vauban attirait beaucoup de monde, c'était le cœur de la ville", se souvient cet ancien habitué, "j'ai des souvenirs de séances plein la tête : E.T., Un jour sans fin, Star Wars... Ce projet, c'est un peu comme rouvrir la boîte de Pandore. On a qu'une hâte, qu'il ouvre très vite. C'est un projet fou et fantastique".
"C'est un beau bâtiment, très costaud", poursuit Jérémie, "et à part la création d'un mur de séparation et le remplacement de toiture, le reste, c'est du montage de mur en placo, des faux plafonds. C'est vrai, que vue de l'extérieur, cela peut paraître surréaliste mais pour moi, c'est un rêve d'enfant. Maintenant, il faut mettre les mains à la pâte".
L'ouverture est prévue en décembre 2025. "Le timing est serré" reconnaît Jérémie qui garde néanmoins le sourire et qui ambitionne d'attirer chaque année jusqu'à 40.000 spectateurs. La ville a décidé d'apporter son soutien au projet.