Alors que les triathlètes ont été autorisés à plonger dans la Seine lors du triathlon aux Jeux olympiques de Paris, c'est toute la France qui se met à rêver de nager dans ses fleuves, rivières et cours d'eau. Exemple en Lorraine où l'association "Metz Ville d'eau" souhaite que la Moselle devienne "baignable".
Un petit plouf avant le grand plongeon ? Ce dimanche matin rimait avec baignade dans la Moselle pour un petit groupe de personnes, à l'initiative de l'association "Metz Ville d'eau". Ce collectif aimerait rendre la rivière "baignable". Depuis plusieurs mois, la baignabilité des cours d'eau est devenue une question d'actualité. Tout a commencé à Paris, dans la Seine. A quelques jours du début des Jeux olympiques, c'est Anne Hidalgo, la maire socialiste, qui s'est jetée à l'eau. A la fin du mois de juin, le maire LR de Charleville-Mezières, Boris Ravignon, en avait fait de même dans la Meuse. Il n'en fallait pas plus pour que l'association messine relance ce projet de rendre possible la baignade dans la Moselle.
"Très bonne et très propre"
"C’était génial, même plus chaude que la mer !". "C’est vraiment propre !". Un dimanche midi pas comme les autres pour ce petit groupe qui décide de se baigner dans la Moselle. Du côté de Montigny-lès-Metz, tout le monde présent semble unanime. L'eau est bonne. L'eau est propre. Et le plaisir est là : "C’est un réel plaisir de pouvoir s’y baigner, c’est vraiment génial. J’aimerais bien pouvoir venir tous les dimanches" avoue Cassandre, nageuse en eau libre d'un jour. Orlane poursuit : "C’est propre ! Il y a des algues, mais en soi, c’est normal. C’est vraiment propre, on voit p^resque le fond !".
Malgré l'interdiction de se baigner dans la Moselle et un risque d'une amende de 11 €, ce plongeon improvisé par l'association veut surtout montrer aux autorités qu'il serait possible de se baigner dans la rivière, hors des lieux de baignades surveillés comme Metz-Plage : "On sait que la Moselle est baignable la plupart de l’année grâce aux tests de la ville de Metz qui se font au plan d’eau. On est au courant de la bactériologie de l’eau, elle est meilleure que celle de la Seine" abonde la présidente du collectif, Sybille Van Der Walt. Cette association, créée en 2019, rêve de rendre possible la baignade dans le canal de Jouy, à côté de la maison de l'éclusier, comme première étape d'une Moselle "baignable".
La sécurité, le gros poisson du dossier
Si une des adhérentes avoue que la ville de Metz serait en train d'étudier le dossier, le problème d'un tel rêve reste d'abord son coût. Mais c'est surtout la sécurité des citoyens qui pose question. Les municipalités installent de plus en plus de lieux de baignade surveillés à travers la région pour justement prévenir des risques de noyade. En France, on dénombre 1 000 noyades par an. Et la majorité des noyades se déroulent lors de baignade en eau libre (fleuves, rivières et cours d'eau). Si l'on veut poursuivre les chiffres pour appuyer ces risques : les noyades restent la première cause de mortalité par accident de la vie courante chez les moins de 25 ans.
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Ces risques, l'association "Metz Ville d'eau" en a bien conscience comme l'explique sa présidente : "La baignade en eau libre comme nous la pratiquons, ça correspond aux sports de montagne, c’est-à-dire qu’il faut prendre des précautions. Il ne faut jamais nager seul, avoir des gens qui surveillent depuis le bord. Il faut avoir des bouées de natation qui se font remarquer dans l’eau et, quand il y a un accident, sauvent les gens de la noyade. Il faut rester sur les berges là où il n’y a pas de bateau...".
La présidente poursuit : "On va se baigner à Paris dans la Seine dans trois endroits à partir de l’année prochaine. Ce qu’on peut faire à Paris, on peut le faire encore mieux dans la Moselle". A bon entendeur... Peu auraient parié que des triathlètes nageraient un jour dans la Seine, alors pourquoi pas mettre une pièce sur des touristes se baignant dans la Moselle dans les prochaines années !
