Sept personnes en France ont obtenu la reconnaissance de leur cancer du sein comme maladie professionnelle, Six femmes et un homme. Deux d’entre elles sont dans le Grand Est. La dernière vient d’obtenir gain de cause en Moselle.
C'est une nouvelle reconnaissance en maladie professionnelle d'un cancer du sein pour une salariée du Grand Est. Il s'agit de la deuxième. Cette fois, c'est une ancienne salariée d'un hôpital privé de la caisse des mines à Freyming-Merlebach en Moselle qui a obtenu gain de cause. Ceci porte à sept en France le nombre de personnes ayant décroché cette reconnaissance, six femmes et un homme.
Le dossier de Bernadette W était porté par le Syndicat National des mineurs CFDT. "Elle a été exposée au travail de nuit avec 2.000 nuits comptabilisées. Elle a aussi été exposée aux radiations. En tant qu'aide-soignante, elle était présente lors des séances de radiothérapie de ses patients. Le cancer du sein ne fait pas encore partie d'un tableau de maladies professionnelles selon l'article L-461 Alinea 7 du Code de la sécurité sociale. Nous militons pour que ce tableau devienne réalité ", explique Brigitte Clément, la secrétaire régionale de la CFDT mineurs.
Le dossier de Bernadette W a suivi un chemin particulier, celui d'une demande de reconnaissance de maladie professionnelle hors tableau. "Il faut prouver le lien entre la pathologie et le travail effectué. La demande de reconnaissance, que nous avons faite ensemble, a nécessité de mettre tous les éléments de preuve ainsi que les dernières études scientifiques. Bernadette W a fait des radiographies sans tablier de plomb et sans dosimètre. Pour les études, il y a celle de l’Inserm intitulée "Cécile", celles du centre international contre le cancer (CIRC) sur le cancer et les conditions de travail et les études de l’Anses."
Une lanceuse d'alerte en Moselle
Pour le syndicat national des mineurs CFD, c'est un travail qui a commencé en 2013. "C'est une satisfaction de voir le cancer du sein enfin reconnu comme maladie professionnelle dans certains cas. Josiane Clavelin, qui fait partie de la CFDT, a été une lanceuse d’alerte sur ce problème. Elle a vu dans l’hôpital de Freyming-Merlebach beaucoup de ses collègues atteintes de cancer du sein. Elle nous a interpellés sur cette question. Alors même que notre travail est concentré plutôt sur les mineurs et donc des hommes. On s’est penché sur le personnel du régime minier. On s'est entouré d'experts et de médecins."
Le cancer du sein, maladie professionnelle
Le 28 juin, un rapport de la délégation du Sénat aux droits des femmes a souligné l'insuffisance de l'attention accordée par les autorités aux défis auxquels les femmes sont confrontées dans leur travail. " Aujourd'hui, il faut aller au-delà du simple dépistage du cancer du sein, il faut se poser la question de son origine. Vous travaillez sur son lien avec l'activité professionnelle des femmes. Les domaines professionnels sont nombreux dans lesquels les femmes mènent un travail de nuit et sont parfois exposées à des radiations ou à des produits toxiques : la métallurgie, les métiers de l'entretien, le domaine hospitalier, le personnel aérien et d’autres encore", indique Brigitte Clément
Un appel aux personnes concernées
Travail de nuit, radiation, produits toxiques sont les trois facteurs reconnus à risque pour le cancer du sein selon des études de l’Inserm et de l’Anses. Les femmes et les hommes qui pensent que leur cancer du sein est lié à leur activité professionnelle sont invités à se rapprocher de l’organisme qui leur propose son aide pour monter les dossiers.
Le 4 février a lieu la journée mondiale de lutte contre le cancer.