La Cour de cassation rendra sa décision le 10 janvier 2017 concernant le non-lieu d'Henri Leclaire pour le meurtre de Cyrille et Alexandre, deux enfants en 1986 à Montigny-les-Metz, affaire dans laquelle le tueur en série Francis Heaulme est renvoyé devant la cour d'assises de la Moselle.
Lors de l'audience devant la chambre criminelle de la Cour de cassation, mercredi 14 décembre 2016, l'avocat général a estimé qu'une erreur de droit a été commise dans la procédure à l'issue de laquelle Henri Leclaire a bénéficié d'un non-lieu pour le meurtre de deux petits garçons en 1986 à Montigny-les-Metz.
Au lieu d'ouvrir une nouvelle information judiciaire, il aurait fallu rouvrir le dossier pour "charges nouvelles", a estimé mercredi l'avocat général à la Cour de cassation.
La Cour de cassation a annoncé qu'elle rendra sa décision le 10 janvier 2017.
En 2014, des témoignages de dernière minute susceptibles de mettre en cause Henri Leclaire avaient conduit la cour d'assises de la Moselle à suspendre le procès de Francis Heaulme.
Un juge d'instruction avait alors été saisi d'une nouvelle information judiciaire.
A l'issue de celle-ci, Henri Leclaire, mis en examen, avait dans un premier temps été renvoyé devant les assises, malgré ses dénégations.
Puis la chambre d'instruction, qu'il avait saisie en appel, lui avait accordé un non-lieu le 7 juillet dernier.
Un témoin clé ?
Henri Leclaire avait été le premier à avouer en 1986 le meurtre d'Alexandre Beckrich et Cyril Beining, morts le crâne enfoncé à coups de pierre sur un talus SNCF sur lequel ils jouaient à Montigny-lès-Metz.
Mais il s'était rapidement rétracté. Les enquêteurs avaient fini par écarter la piste Leclaire, relevant des inexactitudes dans ses déclarations, et estimant, après une reconstitution, que sa corpulence l'empêchait de monter sur le talus.
Quelques mois plus tard, un adolescent de 16 ans, Patrick Dils, avait aussi avoué les meurtres avant de se rétracter. Premier mineur condamné à la réclusion criminelle à perpétuité, il fut, en 2001, l'un des rares détenus français à bénéficier d'une procédure de révision, qui aboutit à son acquittement.
La présence du tueur en série Francis Heaulme à proximité du lieu du crime le jour du meurtre, le 28 septembre 1986, avait été un élément clef de cet acquittement.
Mais lorsqu'il a été entendu sur l'affaire, Francis Heaulme, le "routard du crime" - qui n'a jamais avoué celui-là - a mis en cause Henri Leclaire : il l'aurait vu, ensanglanté, à proximité des lieux du crime ce même 28 septembre 1986.