Énergie : Jordan Bardella, président du RN, rend visite aux salariés de la centrale à charbon Émile Huchet

En pleine tourmente sur leur avenir, les salariés de la centrale Émile Huchet à Saint-Avold, en Moselle, ont reçu, ce mardi 7 mai 2024, la visite de Jordan Bardella. Le président du Rassemblement national est en déplacement en Moselle dans le cadre de la campagne des élections européennes.

Pour les salariés de la centrale Émile Huchet de Saint-Avold en Moselle, ce mardi était une journée pour décider des futurs mouvements sociaux. À la réunion, sous forme de barbecue géant, avec une centaine de salariés, ce mardi 7 mai 2024, il y a eu un invité surprise. Jordan Bardella, le président du Rassemblement national, s’est rendu à la centrale à charbon de Saint-Avold, vers 13h30.

La crainte d’un plan social

Depuis plusieurs mois, leurs inquiétudes grandissent. Les salariés de la centrale à charbon Émile Huchet, ont déjà mené deux actions sociales, notamment vendredi 3 mai 2024, devant la préfecture de la Moselle, pour obtenir des réponses sur leur avenir.

Initialement, la centrale à charbon devait cesser son activité en 2027 mais le gouvernement veut avancer cette date pour l’année prochaine. Plusieurs projets étaient évoqués pour la reconversion du personnel : centrale à biomasse ou production d'hydrogène. Aujourd’hui, c’est silence radio de la part de l'État. Un flou total pour le personnel et un climat d’inquiétude qui grandit.

"L’État veut sortir du charbon en 2025. Pour l’instant, il n’y a pas de transition évoquée, pas de tuilage possible. La fermeture prévue en 2027 permettait de former le personnel, de préparer les futurs emplois. Là, tout va être balayé. GazelEnergie ne va pas nous garder deux ans. On craint le licenciement sec. On s’est retroussé les manches pour faire fonctionner la centrale et là, on est remerciés", s’indigne Thomas About, élu CFDT.

Après un premier projet sur une centrale à biomasse, un autre sur l'hydrogène a été mis sur la table, avant que le gouvernement prenne ses distances.

"Pour l’instant, il n’y a pas de consommation d'hydrogène du côté des Français, on va vendre en Allemagne mais le gouvernement nous dit qu’il ne veut pas décarboner les Allemands. Je ne comprends pas, on marche sur la tête. On va bien produire et vendre, ça revient à dire qu’on ne veut pas vendre des voitures Renault en Allemagne", Sylvain Krebs, délégué CFE-CGC.

Les représentants syndicaux ont été reçus, lundi 6 mai, à la sous-préfecture de la Moselle. Une première prise de contacts avec les représentants de l’État sur laquelle les salariés comptent. Le préfet et le sous-préfet ont écouté les inquiétudes et s’engagent à accompagner le personnel dans les démarches devant le ministère et les aider dans les négociations. Ils ont également convenu d’un rendez-vous par moi entre syndicats et sous-préfet.

La venue de Jordan Bardella

Ce mardi 7 mai, un barbecue géant est organisé pour décider des suites du mouvement social. De passage en Moselle dans le cadre de sa campagne électorale, Jordan Bardella, candidat RN aux élections européennes, est venu discuter avec les salariés sur place. Certains n’ont pas souhaité lui adresser la parole, d’autres ont tenu à poser leurs questions.

"Moi, je ne lui parlerai pas. Ni moi, ni mon organisation syndicale", tranche Thomas About délégué CFDT chez GazelEnergie.

À la place de Jordan Bardella, d’autres auraient bien aimé avoir la visite de Valérie Hayer, la candidate Renaissance aux élections européennes, mais pour l'instant cette dernière n'a pas répondu à l'invitation des syndicats. 

"Jordan Bardella a souligné les erreurs commises par la majorité", explique un des salariés qui souhaite rester anonyme. "Il est pour l'indépendance énergétique et pour la production d'hydrogène. Sur ses positions concernant l'Europe, il a dit qu'il est pour les projets européens et il a donné comme exemple AirBus. Il a réussi sa com, moi, je n'y crois pas. La seule bonne chose, c'est qu'il y avait beaucoup de médias et j'espère que le gouvernement va agir en notre faveur maintenant", conclut un employé de la centrale à charbon.

Avec les sous-traitants, la fermeture de la centrale sans conversion mettrait en péril près de 500 emplois en Moselle Est.

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