Les soignants des urgences psychiatriques de l'hôpital de Mercy (Metz) craignent la fermeture de leur service. Le départ de deux psychiatres en novembre 2024 rendrait impossible l'accueil des patients dans cette unité en soins libres. Dix lits permettent d'accueillir des patients pour des séjours de 24 heures à une semaine. La direction affirme réfléchir à une nouvelle organisation du service.
"Si le service ferme, je ne sais pas où nous serons réaffectés, mais je m'inquiète surtout pour nos patients". Ce soignant qui s'exprime anonymement travaille depuis plusieurs années au sein de l'accueil des urgences psychiatriques de l'hôpital de Mercy. Les patients qui se présentent aux urgences pour une prise en charge qui relève de la psychiatrie sont ensuite dirigés vers cet accueil où des soignants infirmiers réalisent la première prise en charge, avant de voir un psychiatre.
Mais selon nos informations, deux des trois spécialistes du service doivent quitter leurs fonctions au plus tard en décembre, et certainement avant avec la prise de congés. Pour assurer le suivi, il ne resterait plus qu'un seul médecin, en retraite, qui vient apporter son aide deux jours par semaine : "intenable, on ne peut pas rester ouvert dans ces conditions, on craint que le service ferme" selon le même soignant. Quatre postes de psychiatres seraient affectés au service, dont un ne serait pas du tout pourvu, et un autre à 80%.
Commission médicale d'établissement
Une commission médicale d'établissement se tient jeudi 10 octobre pour tenter de trouver des solutions, comme nous le confirme la direction de l'hôpital de Mercy, qui nous renvoie vers celle de l'hôpital de Jury, dont dépend administrativement le service des urgences psychiatriques. Olivier Astier, directeur de l'hôpital de Jury nous précise que "d'autres organisations sont en cours de réflexion, en lien avec les personnels". Il estime avoir "un mois et demi pour trouver des solutions, que ce soit en interne ou par la mobilité d'autres médecins d'autres établissements". Le directeur rajoute qu'il n'arrive pas, malgré des annonces ouvertes en permanence, à recruter de nouveaux médecins dans ses services de psychiatrie.
Cinq lits sur les dix que compte le service avaient été fermés l'été 2024 pendant plusieurs semaines en raison de l'absence de psychiatres. "Aucune réduction de capacité n'est prévue pour l'instant", assure Olivier Astier mais il ne l'exclut pas pour autant.