Huit militants de Greenpeace étaient jugés en appel ce mercredi 30 octobre à Metz. Ils s’étaient introduits illégalement en 2017 sur le site de la centrale nucléaire de Cattenom. L’avocat général a réclamé des amendes, écartant les peines de prison infligées lors du premier procès.
Huit militants de Greenpeace comparaissaient mercredi 30 octobre 2019 devant la cour d’appel de Metz (Moselle), pour leur intrusion illégale sur le site de la centrale nucléaire de Cattenom. Cette fois-ci, seules des peines de jours d’amende ont été requises : 300 jours à 3 euros pour deux prévenus, et 150 jours d’amende pour les six autres, ainsi que pour Yannick Rousselet, directeur de la campagne nucléaire de Greenpeace. Ce dernier étant poursuivi pour complicité.
Une peine d'amende de 20.000 euros a également été requise contre l'ONG Greenpeace, représentée par son directeur général, Jean-François Julliard.
Pas de prison ferme, ni même avec sursis
Hier, l’avocat général n’a donc requis aucune peine d’emprisonnement.En février 2018, ils avaient été condamnés en première instance par le tribunal correctionnel de Thionville à des peines allant de cinq mois de prison avec sursis à deux mois fermes.Prononcer une peine d'emprisonnement est contre-productif au vu des circonstances de la commission des faits, du contexte et de la personnalité des prévenus.
- Julien Le Gallo, avocat général
Ce qu'on leur reproche, c'est d'être entrés en octobre 2017 dans l'enceinte de la centrale nucléaire de Cattenom, pour y tirer un feu d'artifice. Ils voulaient ainsi démontrer des failles dans la sécurité du site, particulièrement aux abords de la piscine à combustibles. Des faits jugés 'graves' du côté du plaignant EDF, écoutez les arguments de son avocat Me Thibault de Montbrial.
Un rôle de lanceurs d’alertes ‘ nécessaires’ selon les militants et le directeur de l’ONG Greenpeace, pour réveiller les consciences sur la sécurité nucléaire.
"Des failles" dans la sécurité des installations nucléaires avaient été identifiées par la commission d'enquête qui a préconisé 33 mesures pour les pallier. La défense a plaidé la relaxe, avançant "l'état de nécessité".La manière dont on est entré dans la centrale n'a pas fait de dégâts et on a permis la mise en place d'une commission d'enquête parlementaire en 2018.
- Une prévenue, militante de Greenpeace.
L'avocat général et la partie civile ont balayé cet argument, relevant qu'il n'y avait "pas de péril imminent".Il n'y a que l'intrusion qui a fait un peu bouger les lignes.
- Me Marie Dosé, avocate de la défense
Pour revoir le reportage de notre équipe de France 3 Metz, cliquez sur la vidéo.
de "l'atteinte à la crédibilité d'EDF".
Le jugement est mis en délibération. Les huit militants seront fixés sur leur sort le 15 janvier 2020.