Et Fessenheim n'y échappe pas. Dans un rapport publié aujourd'hui, Greepeace pointe du doigt la sécurité des installations nucléaires françaises, trop vulnérables face aux risques d'attaques.
Le rapport en question n'est que partiellement public. Jugé trop "sensible" il a été considérablement allégé par Greenpeace avant d'être diffusé. Le vrai rapport, le rapport initial, a été remis ce matin aux autorités compétentes en matière de sécurité nucléaire afin de les alerter sur la vulérabilité des installations françaises.
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Des experts indépendants mandatés par Greenpeace ont passé en revue les centrales nucléaires en France et en Belgique, en s’intéressant plus particulièrement à la capacité de résistance des piscines d’entreposage des combustibles nucléaires usés en cas d’acte de malveillance visant ces installations.
⚠️A LIRE⚠️
— Greenpeace France (@greenpeacefr) 10 octobre 2017
Piscines, le talon d'achille des centrales nucléaires françaises#RisqueNucleaire https://t.co/0utsuAwT3h
Ces piscines sont très nombreuses : avec 58 réacteurs en France, il y a donc 58 piscines d’entreposage des combustibles nucléaires usés.
L'experte Oda Becker explique les risques liés aux piscines d'entreposage des combustibles nucléaires usés. #RisqueNucleaire pic.twitter.com/uMmMcsbGFE
— Greenpeace France (@greenpeacefr) 10 octobre 2017
Pour faire simple, ces piscines contiennent du combustible usé et servent à refroidir le combustible nucléaire après son exploitation dans le cœur du réacteur. Elles peuvent donc contenir plusieurs centaines de tonnes de combustible, c’est-à-dire de matière radioactive, soit l’équivalent de deux à trois fois le cœur de leur réacteur.
En cas d’attaque extérieure, si une piscine est endommagée et qu’elle perd son eau, le combustible n’est plus refroidi et c’est le début d’un accident nucléaire : de la radioactivité s’échappe.
Or ces piscines sont très mal protégées dans les centrales françaises, Fessenheim inclue.
Des conclusions alarmantes
Selon ces experts des attaques terroristes seraient "en mesure de provoquer sur le type de structures et d'équipements des bâtiments d'entreposage du combustible en piscine les dégâts conduisant aux scénarios redoutés". "Certaines faiblesses connues sont génériques à l'ensemble des installations, comme l'absence de protection autre que des poutres et un bardage métallique sur les toits" de ces bâtiments"
Oda Becker expose les vulnérabilités des piscines de combustibles usagés et les actes malveillants possibles #risquenucleaire pic.twitter.com/DT0vCwqxNl
— Cyrille Cormier ☼ (@cyrillecormier) 10 octobre 2017
Greenpeace s'en prend à EDF, accusé de n'avoir "pas procédé aux renforcements nécessaires" malgré plusieurs rapports précédents mais aussi le survol de centrales, à répétition et toujours inexpliqué, par des drones.
Ce problème de fragilité des piscines d'entreposage du combustible usé face au risque d'attaques extérieures ne peut être ignoré par l'exploitant des centrales nucléaires françaises EDF
"Il faut briser l'omerta sur les risques qui planent sur les centrales nucléaires. EDF, qui exploite les centrales, ne peut ignorer cette situation. Elle doit impérativement prendre en main ce problème de sécurité en effectuant les travaux nécessaires pour
sécuriser les piscines d'entreposage du combustible usé", estime Yannick Rousselet, chargé de campagne nucléaire pour Greenpeace France.
"Les piscines d'entreposage du combustible représentent un potentiel de danger énorme", explique @YvesMarignac. #RisqueNucleaire
— Greenpeace France (@greenpeacefr) 10 octobre 2017
Le directeur du parc nucléaire d'EDF, Philippe Sasseigne, a assuré mardi au Parisien que "tous les moyens sont mis en oeuvre et de manière coordonnée, entre EDF et l'Etat", pour assurer la sécurité des centrales face aux nouvelles formes de menaces.