Greenpeace : le rapport qui accable les centrales nucléaires françaises

Et Fessenheim n'y échappe pas. Dans un rapport publié aujourd'hui, Greepeace pointe du doigt la sécurité des installations nucléaires françaises, trop vulnérables face aux risques d'attaques.

Le rapport en question n'est que partiellement public. Jugé trop "sensible" il a été considérablement allégé par Greenpeace avant d'être diffusé. Le vrai rapport, le rapport initial, a été remis ce matin aux autorités compétentes en matière de sécurité nucléaire afin de les alerter sur la vulérabilité des installations françaises.

Version "light" Greepeace by Aymeric Robert on Scribd



Des experts indépendants mandatés par Greenpeace ont passé en revue les centrales nucléaires en France et en Belgique, en s’intéressant plus particulièrement à la capacité de résistance des piscines d’entreposage des combustibles nucléaires usés en cas d’acte de malveillance visant ces installations.



Ces piscines sont très nombreuses : avec 58 réacteurs en France, il y a donc 58 piscines d’entreposage des combustibles nucléaires usés.



Pour faire simple, ces piscines contiennent du combustible usé et servent à refroidir le combustible nucléaire après son exploitation dans le cœur du réacteur.  Elles peuvent donc contenir plusieurs centaines de tonnes de combustible, c’est-à-dire de matière radioactive, soit l’équivalent de deux à trois fois le cœur de leur réacteur.



En cas d’attaque extérieure, si une piscine est endommagée et qu’elle perd son eau, le combustible n’est plus refroidi et c’est le début d’un accident nucléaire : de la radioactivité s’échappe.
Or ces piscines sont très mal protégées dans les centrales françaises, Fessenheim inclue. 


Des conclusions alarmantes


Selon ces experts des attaques terroristes seraient "en mesure de provoquer sur le type de structures et d'équipements des bâtiments d'entreposage du combustible en piscine les dégâts conduisant aux scénarios redoutés". "Certaines faiblesses connues sont génériques à l'ensemble des installations, comme l'absence de protection autre que des poutres et un bardage métallique sur les toits" de ces bâtiments"

 


Greenpeace s'en prend à EDF, accusé de n'avoir "pas procédé aux renforcements nécessaires" malgré plusieurs rapports précédents mais aussi le survol de centrales, à répétition et toujours inexpliqué, par des drones.

Ce problème de fragilité des piscines d'entreposage du combustible usé face au risque d'attaques extérieures ne peut être ignoré par l'exploitant des centrales nucléaires françaises EDF



"Il faut briser l'omerta sur les risques qui planent sur les centrales nucléaires. EDF, qui exploite les centrales, ne peut ignorer cette situation. Elle doit impérativement prendre en main ce problème de sécurité en effectuant les travaux nécessaires pour
sécuriser les piscines d'entreposage du combustible usé",
estime Yannick Rousselet, chargé de campagne nucléaire pour Greenpeace France.


Le directeur du parc nucléaire d'EDF, Philippe Sasseigne, a assuré mardi au Parisien que "tous les moyens sont mis en oeuvre et de manière coordonnée, entre EDF et l'Etat", pour assurer la sécurité des centrales face aux nouvelles formes de menaces.


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