Le haut-commissaire aux retraites Jean-Paul Delevoye s'est rendu à Metz ce vendredi 25 octobre pour un débat public sur la réforme des retraites dans le cadre de la consultation citoyenne voulue par Emmanuel Macron.
La consultation citoyenne lancée à Rodez par Emmanuel Macron début octobre se poursuit, cette fois ci à Metz. Le haut-commissaire aux retraites et membre du gouvernement Jean-Paul Delevoye a participé ce vendredi 25 octobre à un débat public sur la très contestée réforme des retraites.
La réunion publique a démarré avec des questions posées à Jean-Paul Delevoye suivies d'ateliers thématiques. Le débat a commencé à 19h dans une ambiance calme avec une centaine de personnes. Plaisanteries, rires, applaudissements, mais aussi compliments entre le public et le délégué auprès de la ministre de la santé, les échanges ont été loin d'être houleux même si toutes les questions qui concernent les points les plus sensibles de la réforme ont été posées.
Les principales inquiétudes
L'interrogation sur la valeur du point est celle qui est revenue le plus souvent. Qui fixe la valeur du point ? N'est-ce pas dangereux de la faire dépendre de la conjoncture économique ? "Il faut anticiper les incertitudes de demain en ayant la plus grande force d’adaptabilité et de réactivité" répond Jean-Paul Delevoye.Autre point d'inquiétude : l'instauration d'un âge de référence, de taux plein collectif à 64 ans qui pourrait défavoriser les carrières longues.
Un public acquis
Mais globalement, les interventions du public cautionnent "un système plus clair, plus simple, ou chaque heure travaillée ouvre des droits à la retraite". La fin des 42 régimes spéciaux est bien accueillie, certaines personnes dans la salle s'inquiétant même que le gouvernement cède aux opposants et aux manifestations.Après un retraité du secteur privée et un cadre dans l'informatique, un avocat interpelle néanmoins sur la fin des régimes spéciaux: "pourquoi voulez-vous condamner une caisse autonome qui ne perd pas d'argent ? Quelles garanties auront les caisses autonomes que leurs bénéfices ne seront pas récupérées par l'État ?"
Le calendrier est rappelé au milieu du débat : établissement d'un texte législatif au printemps, vote au parlement à l'été 2020 et mise en oeuvre de la réforme à partir de 2025.
La séance se termine par les questions des lecteurs des journaux quotidiens lorrains rapportése par le rédacteur en chef des trois titres (l'Est Républicain, le Républicain Lorrain et Vosges Matin) au sujet entre autre d'un possible référendum ou des retraites des frontaliers. "Le référendum pour un sujet aussi complexe est impossible, rien que ce soir nous avons eu 70 questions" réponds Jean Paul Delevoye avant de promettre qu'une réflexion est en cours pour faire des "conversions des durées" pour les personnes ayant cotisé à l'étranger, où le système ne serait pas par point.
Mouvement social
Le débat s'est terminé au alentour de 20h30, trois heures après la fin du rassemblement des syndicats FO, CGT, Solidaires, FSU qui avaient appelé à la manifestation devant l'hôtel de ville. Ils dénoncent "un coup de communication" et se positionnent contre le système par point et la fin des 42 régimes spéciaux.Une plateforme en ligne a été mise en place par le gouvernement pour élargir l'espace des débats.