Des manifestations de soutien à Serge Atlaoui, ce Messin condamné à mort en Indonésie il y a huit ans pour trafic de drogue, ont eu lieu mardi 24 mars 2015 à Metz et Paris. Report de l'audience prévue aujourd'hui au 1er avril.
La famille de Serge Atlaoui (Metz)
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© René Elkaim, France 3 Lorraine
Pétitions et appels sur les réseaux sociaux ont été lancés par les comités de soutien. L'association "Ensemble contre la peine de mort" tente également de faire réagir les parlementaires, les maires, les personnalités.
Rappel des faits
Ces initiatives constituent une dernière chance pour Atlaoui, cet ouvrier soudeur qui, il y a dix ans, alors qu’il était sans emploi, est tenté par la proposition d’un ami : 2000 euros par semaine pour aller installer les machines d’une usine d’acrylique en Indonésie.
Son premier voyage se passe bien. Lors du second, l’usine a changé et il découvre, sur le tard, qu’il s’agit en fait d’une fabrique clandestine d’ecstasy. Une descente de police intervient. Prison, procès, Atlaoui crie son innocence, en vain. Il est condamné à mort.
Les juges n'ont jusqu’ici jamais appliqué cette peine de mort. Pour quelle raison l’exécution approche désormais, après les huit années qui viennent de s’écouler ?
C’est sans doute l’élection en octobre de Joko Widodo, le nouveau président indonésien, qui change la donne. Pour lui, la drogue est un fléau criminel, à noter que le pays compte 4 millions de toxicomanes.
Joko Widodo a donc décidé d'appliquer la loi à la lettre - loi très sévère en matière de stupéfiants en Indonésie.
Depuis janvier, six hommes ont été exécutés. La plupart sont des étrangers condamnés pour trafic de drogue. Le 1er avril (report de l'audience prévue le 25 mars), le Tribunal de Tangerang doit rendre un avis sur Serge Atlaoui avant que la cour suprême ne se prononce à son tour. Il s’agit de la dernière chance pour pour le Français. Ses proches craignent que le tribunal continue de se prononcer pour la peine de mort.
L’appel au secours de son épouse
Sabine Atlaoui, son épouse, est arrivée à Djakarta le mois dernier avec les trois enfants de Serge Atlaoui. Elle va le voir deux fois par semaine au parloir de sa prison de Nosa Kambangan, situé sur une île isolée au sud de Java. Pour elle, " C'est maintenant ou jamais ". Elle lance un appel pour se mobiliser en France. " Il faut se rassembler autour du cas de mon mari pour le protéger, pour dire 'non, ne l'exécutez pas. Seuls, nous n'y arriverons pas. On a besoin du soutien de tous ".L'avocat français de Serge Atlaoui est resté volontairement discret depuis des années pour ne pas froisser les autorités indonésiennes. Il a lui aussi changé de ton. " L'étau se resserre. Et nous sommes surpris, consternés même, du peu de cas que la justice indonésienne fait de Serge Atlaoui qui, lui, s'est toujours comporté en détenu exemplaire ". (Maître Sédillot)
Voir la vidéo de l'appel à la mobilisation du frère de Serge Atlaoui mardi 24 mars Place d'Armes à Metz
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