Avec l'arrivée du variant Omicron, le nombre de cas de Covid a augmenté de façon exponentielle. Conséquence, en Lorraine les médecins généralistes sont débordés face à l'afflux de patients.
Sophie Siegrist est médecin généraliste au Ban-Saint-Martin dans l'agglomération messine. Elle témoigne de son quotidien actuel. Avec la multiplication exponentielle depuis le début de l'année du nombre de cas de Covid liée à la diffusion du variant Omicron beaucoup plus contagieux, les médecins généralistes doivent faire face à une très importante surcharge d'activité: "Là depuis la reprise de janvier, on a la tête sous l'eau avec des consultations toute la journée et ça se rajoute au travail habituel des patients. Une journée type? On pourrait accepter un patient toutes les 5 minutes si on y arrivait mais on n'y arrive pas".
C'est difficile de dire à quelqu'un qui a de la fièvre et qui n'est pas bien venez dans trois jours.
Sophie Siegrist, médecin généraliste
Même la CPAM est submergée. Elle envoie des SMS aux patients mais du coup les gens appellent énormément au cabinet."
Des niveaux records de contaminations
Du côté de Santé Publique France, on confirme cette pression qui s'exerce sur la médecine de ville depuis le début de l'année du fait de l'accroissement vertigineux du nombre de cas de Covid. Michel Vernay est épidémiologiste, il a en permanence les yeux rivés sur les derniers indicateurs du Covid dans la région et confirme que les contaminations demeurent à des niveaux records: "La semaine dernière dans la région, on a eu un peu plus de 139 mille contaminations en 7 jours et sur le début de la semaine on est toujours sur une dynamique de progression.
On a encore un impact très fort sur les médecins généralistes et sur SOS médecins
Michel Vernay, épidémiologiste
Omicron est un peu moins sévère donc on a un peu moins de personnes qui rentrent en service de soins critiques c'est-à-dire en réanimation. Par contre, on a encore un impact très fort sur les médecins généralistes et sur SOS médecins".
Une grande fatigue chez les médecins
L'augmentation très forte du nombre de cas de Covid depuis le début de l'année arrive au plus mauvais moment dans la mesure où les généralistes doivent en plus faire face aux traditionnelles pathologies hivernales. De plus, cette surcharge de travail survient après deux années déjà tendues et stressantes: "Il y a une grosse fatigue" explique dans son cabinet médical Sophie Siegrist "parce qu'en plus il y a une inquiétude d'accueillir des gens infectés, contaminants potentiellement au milieu de nos patients fragiles. Lors de la première vague, les gens ne se déplaçaient pas avec le confinement, là ils sortent, ils viennent et il y a aussi une pression des employeurs pour qu'ils continuent de travailler, donc c'est compliqué à gérer." Et la généraliste du Ban-Saint-Martin de conclure: "Le pire c'est qu'on en voit pas le bout".