C'est une nouvelle campagne qui se joue en ce moment à Metz : l'élection du président de Metz Métropole. Deux candidats s'affrontent. Le sortant Jean-Luc Bohl, maire UDI de Montigny-lès Metz et François Grosdidier, le nouveau maire LR de Metz. Candidat à un troisième mandat, Jean-Luc Bohl s'explique
Votre élection à mairie de Montigny-lès-Metz entraînait votre candidature à un troisième mandat à la tête de Metz Métropole. Sur le papier, ça a l'air simple et presque évident mais il y a un grain de sable, c'est François Grosdidier ?(Jean-Luc Bohl) C'est un collègue qui a été élu démocratiquement à Metz. Je lui souhaite beaucoup de bonheur dans sa nouvelle mission et je crois qu'il aura beaucoup de travail en tant que maire. Je ne considère pas que c'est un grain un sable. Selon moi, la politique locale doit être entièrement dédiée au service des missions qui nous sont confiées par nos électeurs.
François Grosdidier dit que sa candidature est une évidence. La vôtre aussi est une évidence après deux mandats très denses et très riches ? Comment allez-vous vous départager ?J'ai toujours eu le souci d'une gouvernance partagée basée sur sur la solidarité et l'équité
J'ai eu à coeur durant toutes ces années de maintenir des équilibres entre les exigences toutes naturelles de Metz, la ville phare qui est aussi la locomotive de la métropole et l'ensemble des communes qui la constitue. Mon bilan, c'est l'équilibre et le partage notamment à travers les finances mais aussi les grand dossiers stratégiques pour l'avenir, l'attractivité et le rayonnement. J'ai toujours eu le souci d'une gouvernance partagée basée sur sur la solidarité et l'équité au service des habitants des 44 communes de Metz Métropole.
Mais François Grosdidier ne dit pas le contraire ?
Moi, j'ai toujours eu coeur à le faire. Nous sommes en campagne électorale, il ne va pas dire le contraire. Aujourd'hui, est-il sain que le maire d'une grande ville puisse aussi être le président de l'intercommunalité ? C'est peut-être une question qui doit d'ailleurs se régler au niveau national... François Grosdidier a été vice-président de la métropole, il connait mon mode de fonctionnement et il sait qu'avec moi, tout est basé sur une collaboration entre les différents collègues.
En tout cas, il vous flingue gentiment François Grosdidier lorsqu'il dit qu'il souhaite une présidence plus active et plus dynamique. Il dit finalement que vous êtes un peu trop “pépère”, non ?Je n'ai pas le même tempérament que François Grosdidier
Je n'ai pas le même tempérament que François Grosdidier, c'est certain. Et ma carrière n'est pas passée successivement par l'Assemblée Nationale, le Conseil Général, le conseil régional, le Sénat, la mairie de Woippy et aujourd'hui la mairie de Metz. Moi, j'ai respecté mes engagements sur ma commune, Montigny-lès-Metz. C'est mon port d'attache, la deuxième ville de la métropole. Ce statut, nous l'avons acquis lors de mon second mandat au coeur de la région Grand Est dont je suis le premier vice-président. J'ai une logique dans mon action et ma devise, c'est d'aller de l'avant, d'être calme et droit.
Arithmétiquement, l'élection ne se présente pas à votre avantage. Comment allez-vous faire campagne et convaincre ? Vous l'avez déjà fait lors des deux dernières campagnes mais le scenario n'est plus le même.
J'ai un bilan dont je suis fier et que je partage avec un certain nombre de collègues. Je ne doute pas du bon sens des maires et des élus de Metz Métropole. Tous savent que nous sommes sur une bonne stratégie. Je ne me suis jamais situé sur un mode agressif et hégémonique. J'ai toujours fait passer l'intérêt général avant un quelconque intérêt personnel.
Certains élus prônent un accord entre vous. Est-il possible ?
Je ne sais pas ce que c'est. Il faut se méfier de tout tripatouillage, il faut rester droit par rapport aux engagements que l'on prend. J'ai annoncé depuis très longtemps, après avoir fait le job que tout le monde reconnait, que j'étais candidat. Dans un contexte pas toujours évident, j'ai su préserver les intérêts de la ville centre tout en défendant l'ensemble des communes. Je suis fort de ce bilan. Aujourd'hui, je n'ai pas l'intention de faire du marchandage. Je suis déterminé et enthousiaste. Nos concitoyens attendent de l'action et pas de petites manigances politiciennes.
Le fait d'avoir fixé la date de l'élection le 8 juillet fait dire à vos adversaires que vous coupez court à toute campagne. Ce n'est pas de la manigance, ça ?Nos concitoyens attendent de l'action et pas de petites manigances politiciennes
Franchement ! François Grosdidier sait depuis longtemps que je suis candidat à ma succession. Il y a des maires qui souhaitaient faire le pont le 13 juillet, d'autres voulaient partir en vacances... Ce n'est pas à quelques jours prêts que les choses se décident. Moi, je suis serein et fort de mon expérience. Je suis confiant dans les forces vives de notre territoire.
Après le 8 juillet, tout le monde devra enterrer la hache de guerre ?
Lors des deux derniers mandats, Dominique Gros a été candidat contre moi. J'ai gagné mais j'ai toujours tenu à travailler dans le sens de l'intelligence collective. Depuis toujours, c'est mon logiciel. J'ai toujours intégré le fait d'être au service d'un territoire. Toute vanité est néfaste. En Moselle et à Metz, on a trop souffert des petites rivalités entre personnes, des parlementaires mais aussi au Sénat. Tout cela n'a fait qu'ankyloser l'avancement de dossiers qui sont relativement complexes. On ne va tout de même pas réitérer tout cela ? Metz fait aujourd'hui parti des 22 métropoles françaises, la troisième du Grand Est. A nous de relever les défis et faire abstraction de toutes ces chicayas politiciennes.
Vers une cohabition après le 8 juillet ?
Il ne fait pas compter sur moi pour mettre des bâtons dans les roues à l'avancement des dossiers à Metz ou ailleurs. Moi, je place l'intérêt général par dessus tout.
(Interview réalisé le mercredi 1er juillet 2020)