Réforme des retraites : la crainte des syndicats de routiers de perdre le congé de fin d'activité

A la veille de la deuxième grande journée de mobilisation contre la réforme des retraites, prévue mardi 31 janvier, les syndicats de routiers ont peur de perdre le congé de fin d'activité. Ce dispositif leur permet de partir en retraite anticipée à 57 ans après 26 ans d'activité.

La CGT transport mobilise ses troupes dès ce lundi 30 janvier 2023, veille de la grande journée de grève contre la réforme des retraites du mardi 31 janvier. Abderrahmim Elkasri, responsable transport à l'Union départementale CGT de la Moselle explique pourquoi : "les routiers partent généralement dès le dimanche soir ou le lundi matin pour la semaine. Il était important de poser un préavis avant la journée de mobilisation de mardi, afin de leur permettre de se mettre en grève."

La CGT Transports entend mettre la pression sur le gouvernement afin d'obtenir sinon des garanties, du moins des informations sur l'avenir du Congé de fin d'activité (CFA). Exerçant un métier reconnu pénible, les routiers bénéficient de ce dispositif leur permettant de partir en retraite à 57 ans, soit cinq ans avant l'âge légal, à condition de totaliser 26 ans d'activité. "Avec le report de l'âge de départ à 64 ans, devrons-nous travailler jusqu'à 59 ans ? Dans le cas où le CFA est maintenu à 57 ans, comment finance-t-on ces deux années supplémentaires ?"

Pour la CFDT, syndicat majoritaire dans le secteur du transport routier, le Congé de fin d'activité est aussi le motif d'inquiétude majeur.

Pour Kamal El Jaouhari, secrétaire général-adjoint de la CFDT Transports Lorraine sud, pas question de jeter le CFA avec l'eau du bain des régimes spéciaux menacés par la réforme : "si l'Etat ne finance plus le dispositif, c'est la disparition du CFA. Pour le moment, notre fédération négocie encore avec le gouvernement. Si cela n'aboutit pas, nous avons déjà montré que nous sommes capables de mobiliser fortement nos militants."

Un instant envisagée par la CGT, l'organisation d'une opération-escargot sur l'autoroute A31 a été pour le moment abandonnée afin de concentrer les efforts de mobilisation sur la manifestation du 31 janvier.

De leur côté, les représentants des entreprises de transport restent vigilants face au durcissement d'un mouvement qui risque de s'installer dans la durée. Marie Breton, déléguée régionale de l'Union des Entreprise Transport et Logistique de France (TLF) témoigne d'un fort climat d'inquiétude chez les salariés :" pour l'instant, il n'y a pas d'impact fort sur l'organisation du travail au sein des entreprises mais l'on sent que les salariés sont inquiets. Beaucoup qui ne se mobilisaient pas le sont aujourd'hui."

L'impact négatif majeur redouté les transporteurs pourrait venir d'un autre secteur : celui des énergéticiens. Le scénario d'un blocage des raffineries entraînant l'arrêt de la distribution et le manque de carburant peut se révéler difficile à encaisser pour le secteur du transport routier. Un secteur qui selon la Banque de France a plutôt bien résisté à la crise du Covid-19, en particulier celui du transport routier de marchandises.

L'actualité "Économie" vous intéresse ? Continuez votre exploration et découvrez d'autres thématiques dans notre newsletter quotidienne.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
Grand Est
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité