François Braun, l'ex- chef du pôle urgences à l'hôpital de Metz est nommé ministre de la Santé du nouveau gouvernement d'Elisabeth Borne ce lundi 4 juillet 2022. L'annonce a été faite par un communiqué de l'Elysée.
Le docteur François Braun est le nouveau ministre de la Santé du gouvernement Macron, ce lundi 4 juillet 2022. Président chez Samu-Urgences de France, il était le chef du pôle urgences au CHR de Metz-Thionville (Moselle).
Il vient de terminer sa mission flash sur la situation des urgences dans les hôpitaux. Médecin urgentiste de formation, il remplace à ce poste Brigitte Bourguignon, après sa défaite aux législatives dans la 6e circonscription du Pas-de-Calais.
Dès début 2019, François Braun est parmi les premiers à alerter sur les danger du Covid-19 et sur la situation de l'hôpital public. Puis, le médecin s'engage dans un rôle plus politique en apportant des propositions pour élaborer le programme de campagne 2022 d'Emmanuel Macron en matière de santé.
Jusqu'à la semaine dernière, François Braun travaillait encore sur la mission flash pour les services d’urgence que lui avait confiée le chef de l’Etat au début du mois de juin 2022. La Première ministre Elisabeth Borne a retenu les 41 propositions faites par l’urgentiste.
Parmi elles, le filtrage généralisé des urgences par le Samu. Tri des patients, rémunération des médecins, gestion des lits... lire l'article de France Info sur les propositions du rapport Braun.
Il hérite d’un système très fragilisé
Christian Rabaud, infectiologue au CHRU de Nancy
"A ce ministère, le chantier est énorme. Très différent de celui qu’a connu Olivier Véran [ministre de la Santé du gouvernement Macron, de février 2020 à mai 2022, ndlr]. Il hérite d’un système très fragilisé, explique Christian Rabaud infectiologue au CHRU de Nancy (Meurthe-et-Moselle) qui le connaît depuis sa deuxième année de médecine. Les solutions n’ont pas été trouvées. La crise du Covid-19 n’est pas terminée."
Et le professeur Rabaud d'ajouter: "La mission qui lui a été confiée était un peu délirante. En un mois, il ne s'en est pas mal sorti."
J’espère qu’il ne va pas faire de son ministère la porte d’entrée de son syndicat. Celui des clans et des réseaux
Patrick Pelloux, le président de l'association des médecins urgentistes de France
Autre son de cloche du côté de Patrick Pelloux, le président de l'association des médecins urgentistes de France. Joint au téléphone par France 3 Lorraine, il explique : "J’espère qu’il ne va pas faire de son ministère la porte d’entrée de son syndicat [François Braun est président du syndicat de médecins urgentistes Samu Urgences de France - SudF, ndlr]. Celui des clans et des réseaux. Est-ce qu’il va écouter tout le monde maintenant qu’il est ministre de la république ?"
Patrick Pelloux reste très opposé à la régulation d'accès aux urgences, une des conclusions de la mission flash. Au mois de mai 2022, il avait lancé une alerte sur une situation "catastrophique" dans les hôpitaux à l'approche de l'été. "Je ne changerai jamais d’avis. Les urgences, c’est une mission de service public. Il a tort. Il va aller au bout de son idée. En refusant l’accès aux urgences, on s’éloigne de notre mission de service public."
Covid-19 : un été à haut risque ?
Le pays étant confronté à une résurgence du virus covid-19, la 7e vague, le nouveau ministre de la Santé sera certainement obligé de demander aux Français de porter à nouveau le masque dans les transports et surtout de relancer la vaccination. C'est l'avis d'Alexandre Bleibtreu, infectiologue à l'hôpital de la Pitié-Salpetrière à Paris : "Il faut forcément relancer une campagne de vaccination. Le virus est toujours le même. Il est toujours là."
De son côté, Jean-Marcel Paulus, biologiste à Nancy estime que : "c'est surtout le taux de positivité qui est important, plus de 35%, en sachant que tout le monde ne se fait pas tester. Et on voit beaucoup de plus en plus de monde dans les laboratoires."
A partir du 11 juillet, un nouveau projet de loi Covid, "veille et sécurité sanitaire", sera débattu à l'Assemblée nationale. La mise en place d’un contrôle sanitaire aux frontières serait à l’étude.
François Braun, 60 ans, est né à Belfort, son père, Jean Braun, était médecin généraliste et médecin chef des sapeurs-pompiers du Territoire de Belfort.