Mathias et Marie, les fiancés du Bataclan, sont tombés sous les balles des terroristes des attentats du 13 Novembre 2015. Qu'attendent Maurice Lausch et Jean-Francois Dymarski, les pères des deux jeunes gens de la justice ? "Enquêtes de région", à revoir en replay.
Marie et Mathias ont succombé, comme 88 autres victimes sous les balles des terroristes du 13 Novembre 2015, alors qu'ils assistaient au concert des Eagles of Death Metal au Bataclan à Paris. Ils étaient chacun, enfant unique de leur famille respective.
Le père de Marie, Maurice Lausch et celui de Mathias, Jean-François Dymarski se sont vu happés par le chagrin, mais aussi par une vague de solidarité des amis de leurs enfants. Une association portant le nom de leurs enfants est née de cette solidarité.
Le magasine de France 3, Enquêtes de région, est allé à leur rencontre afin de cerner ce qui les a motivés à témoigner au procès devant la cour d'assise spéciale de Paris et ce qu'ils en attendent. Voici trois bonnes raisons de voir ce nouveau magazine "Pour que justice soit faite". Enquêtes de région "Pour que justice soit faite" à voir sur France 3 Grand Est mercredi 2 mars à 23h05 ou en replay ci-dessous.
1. Pour qu'une peine succède à la peine
Maurice Lausch et Jean-François Dymarski évoquent la tragédie de la perte de leurs enfants avec une grande pudeur. Ils racontent surtout la vague de solidarité qui les a submergés, grâce au soutien apporté par les amis de leurs enfants Marie et Mathias. "Nos enfants avaient un réseau d'amis européens. Ils nous ont aidé à passer le cap. Ils ont voulu qu'on crée cette association on ne voyait pas trop l'intérêt", explique Jean-François Dymarski. "On n'était pas dans les dispositions de le faire à ce moment-là, mais cette jeunesse nous a portés, nous a apporté du réconfort, par des mots justes, simples, des sourires. Une manière de répondre à ce qu'on a vécu." L'association, comme moyen d'exorciser sa peine.
J'attends une peine maximale pour ces gens-là.
Maurice Lausch
Ce qu'ils attendent du procès, c'est qu'une peine soit rendue. "On attend que justice soit faite; qu'ils encourent une peine proportionnelle à ce qu'ils ont fait, dit Jean-François Dymarski, j'attends une peine maximale pour ces gens-là", ajoute Maurice Lausch.
2. Pour obtenir réparation
Florence Boyer, avocate des parents de Marie et Mathias explique le concept d'indemnité. "C'est quelque chose de difficile à appréhender avec les parents. Nous, notre domaine c'est la réparation du dommage corporel. Alors venir expliquer à des familles endeuillées qu'elles ont des droits et que ces droits se traduisent pas des sommes d'argent..." Pourtant cette réparation fait bien partie du processus de justice. "On essaye de réparer quelque chose qui a été blessé, lésé." ajoute t-elle.
"L'indemnisation peut avoir quelque chose de choquant, mais il n'en demeure pas moins que ce chiffre représente une reconnaissance, un préjudice, donc que la personne est elle-même victime de quelque chose."
3. Pour maintenir le souvenir de leurs enfants présent
Ils n'étaient pas convaincus ni Maurice ni Jean-François de devoir aller témoigner, parmi toutes les autres victimes des attentats du 13 Novembre. Ce qui les a décidés, comme lors de leur implication dans l'association Marie et Mathias, c'est de continuer à parler de leurs enfants. "C'était important de parler de Marie et Mathias, de ce qu'ils étaient l'un et l'autre, de ce qu'ils ont vécu; de ce qui a dysfonctionné aussi ce jour-là. [On] m'a convaincu et m'exprimer à la barre, au final c'était important pour nous". dit Maurice Lausch.
Et d'ajouter "[L'association] c'est une réponse, c'est pas la réponse à la barbarie. Ça montre qu'on était plus forts que ces gens-là."