Depuis mercredi 30 août 2023, les propriétaires non mensualisés reçoivent leurs avis de taxe foncière. Pour tous, une hausse automatique d'au moins 7,1%. Mais dans plusieurs grandes villes, la facture sera plus salée comme à Metz où la mairie a voté une hausse de 14,3%. Nancy de son côté joue la stabilité.
Depuis le mercredi 30 août 2023, les contribuables non mensualisés peuvent prendre connaissance de leur avis de taxe foncière sur le site impots.gouv.fr. Les contribuables mensualisés, eux, seront avertis le 22 septembre 2023. Mais pour les uns comme pour les autres, les nouvelles ne seront pas bonnes. Au minimum, ce sera 7,1% d’augmentation. Ce chiffre correspond à une augmentation automatique, décidée au niveau national. Elle est liée à la revalorisation des valeurs locatives, elle-même indexée sur l’inflation.
Mais dans certaines villes ou intercommunalité, il faudra également ajouter une hausse locale, le taux de la part communale. Un chiffre qui va bondir dans certaines villes de plus de 100.000 habitants. A Paris et à Grenoble, l’addition de ces hausses est salée. Elle dépasse les 60% et 30%.
Dans le Grand Est, les contribuables de Metz en Moselle vont eux aussi faire la grimace. Ce n’est pas une surprise, le chiffre est connu depuis plusieurs mois. Pour rappel, cette augmentation est de 14,3% (à laquelle il faut ajouter 7,1%). En mars dernier, le maire de Metz, François Grosdidier avait justifié cette augmentation en raison de l’inflation : explosion des coûts de l'énergie (+64% en un an) mais aussi la forte augmentation de la masse salariale (+ 6,7 millions d'euros) due à l'augmentation du point d'indice des fonctionnaires décidée par l'Etat.
Nous avons d’abord recherché les économies possibles et c’est après seulement que nous nous sommes résolus à augmenter la fiscalité du strict nécessaire
François Grosdidier, maire de Metz
Interrogé ce mercredi 30 août par France 3 Lorraine, François Grosdidier explique que sans cette augmentation, il aurait fallu "supprimer le marché de Noël, le festival Constellations, la fête de la Mirabelle, fermer au moins une piscine, fermer deux ou trois crèches… les mesures envisagées ne paraissaient pas admissibles. Nous avons d’abord recherché les économies possibles et c’est après seulement que nous nous sommes résolus à augmenter la fiscalité du strict nécessaire." François Grosdidier précise par ailleurs que "Metz reste l’une des villes de plus de 100.000 habitants les moins fiscalisées de France. Nous sommes au palmarès de l’augmentation mais nous restons dans les moins fiscalisées. Aucune nouvelle augmentation n’est envisagée dans les années à venir à condition cependant qu’il n’y ait pas une baisse massive des dotations de l’Etat."
Hausse et stabilité
C’est "une très mauvaise nouvelle", pour Christophe Demerson, directeur de la revue "25 millions de propriétaires" et ancien président de l'Union nationale des propriétaires immobiliers (Unpi) qui accuse "certains maires de ne pas jouer le jeu". Il juge "dangereuse" cette hausse "pour les propriétaires des classes moyennes" qui "ne pourront pas conserver leur bien".
Selon l'Association des maires de France, 19% des communes françaises ont augmenté leurs taux appliqués pour la taxe foncière, en plus de l'augmentation automatique de 7,1%.
De nombreuses grandes villes ont décidé de ne pas voter de hausse cette année. C'est notamment le cas de Thionville ou Nancy en Lorraine.