Le jeudi 30 mars, le conseil municipal de Metz a voté l'augmentation de la taxe foncière. Une hausse de 14.3% justifiée par l'inflation, l'explosion des prix de l'énergie et celui de la masse salariale. "Un coup de bambou pour les messins" dénonce l'opposition qui vilipende les choix politiques de la majorité.
C'était attendu depuis le débat d'orientation budgétaire et c'est confirmé, la majorité au conseil municipal de Metz a voté le jeudi 30 mars une augmentation de 14.3% des taxes "ménages", essentiellement la taxe foncière .
20 millions de rentrée en plus
Avec l'augmentation des bases par l'Etat (la revalorisation de la valeur locative cadastrale d’un bien qui sert de base d’imposition aux divers impôts locaux), ce sont environ 20 millions d'euros supplémentaires qui devraient alimenter les caisses de la commune (sur un budget global de 207 millions, fonctionnement et investissement confondus).
L'explosion de la masse salariale
Compenser serait peut-être plus juste qu'alimenter, car cette manne supplémentaire servira juste à éponger la hausse irrépressible du coût de la vie pour la collectivité. Pour Eric Lucas, adjoint en charge des finances, 3 maux justifie le recours à l'impôt. Ils ont pour noms inflation, explosion des coûts de l'énergie (+64% en un an) mais aussi forte augmentation de la masse salariale (+ 6.7 millions d'euros) due à l'augmentation du point d'indice des fonctionnaires décidée par l'Etat.
Les économies réalisées notamment sur la baisse du chauffage et la réduction de l'éclairage sont loin de compenser l'alourdissement des dépenses de fonctionnement.
"un coup de bambou supplémentaire pour les messins qui subissent déjà la crise sociale" dénonce Danielle Bori du groupe "Unis Pour Metz"
C'est "un coup de bambou supplémentaire pour les messins qui subissent déjà la crise sociale" dénonce Danielle Bori du groupe "Unis Pour Metz".
"Vous préférez serrer la ceinture des contribuables plutôt que celle de l'administration ! A cause de vous, nous sommes sur ce triste podium fiscal derrière Paris et Grenoble" ironise Grégoire Laloup pour le groupe RN.
François Grosdidier ne s'en laisse pas compter : "on aurait pu faire le choix de vos amis de la ville de Paris ! Plus 50%, c'est plus le coup de bambou, c'est le coup de massue ! " tacle le maire à l'adresse de la gauche.
le coût de la sécurité
"Nous nous enfonçons dans l'entonnoir de vos choix politiques. L'affirmation éhontée de vos marqueurs politique !" assène Xaviet bouvet (groupe Unis pour Metz) en prenant en exemple le coût de la politique de sécurité du maire et l'achat de 1000 caméras. "C'est 10 à 12 millions d'euros sur l'ensemble du mandat. [...] L'ordre, c'est la méthode. Pas 1000 caméra !".
" Nous avions dit que nous n'entendions pas augmenter la fiscalité" reconnaît François Grosdidier. Et le premier magistrat de citer le rapport 2018 de la chambre régionale des comptes pour justifier le choix de l'augmentation : " la ville de Metz dispose de marges de manoeuvre au regard de son potentiel fiscal", sous-entendant ainsi que la fiscalité reste peu élevée à Metz comparée à d'autres communes similaires.
Et François Grosdidier d'enfoncer le clou en évoquant le scénario de la réduction des dépenses pour parvenir à équilibrer le budget : "Il aurait fallu tout réduire 30% les subventions pour les associations sportives et la jeunesse. Supprimer Constellation, la fête de la mirabelle, le marché de Noël, une crèche une bibliothèque et une piscine". Selon la majorité, hors augmentation des bases par l'Etat, l'augmentation des impôts voté ce jeudi 30 mars devrait coûter en moyenne 10 euros supplémentaires par mois au contribuable messin.