Des élèves de la section aéronautique du lycée polyvalent Jean Zay à Jarny en Meurthe-et-Moselle sont montés à bord de l’Airbus A310 Zero-G avec Novespace, pour un vol parabolique organisé par le CNES, ce mardi 26 mars. Ils y ont réalisé des expériences scientifiques. Retour sur cette folle aventure.
C'est une aventure exceptionnelle qu'ont vécue, pendant plusieurs mois, les élèves du lycée polyvalent Jean Zay à Jarny en Meurthe-et-Moselle, avec leurs enseignants et la direction de l'établissement. Le point d'orgue de cette aventure s'est déroulé le mardi 26 mars 2024 avec leur déplacement à Mérignac sur le site de Novespace avec le CNES. Tous avaient préparé ensemble huit expériences scientifiques à réaliser pendant un vol en apesanteur. Ils devaient être deux à monter à bord. Finalement, une belle surprise les attendait, les quatre élèves Célia et Titouan Amaury et Ethan ont pu monter à bord de l'avion ZERO-G pour mener ces expériences. Ils n'en reviennent toujours pas.
Pour Titouan, c'était "un vol sans encombre. Heureusement, je n'ai pas été malade. Les sensations éprouvées étaient tout simplement incroyables, même si au début, le sentiment de ne plus être attiré par la terre était très déroutant."
Célia, elle, avait un peu plus d'appréhension avant le vol. Mais, elle a découvert pendant le vol ce qui ressemble bien à une vocation. "Durant ce vol, j'ai pris conscience que ma place était dans l'avion. Si c'était à refaire, je n'hésiterais pas un seul instant. Les sensations étaient vraiment impressionnantes. Durant la phase 2G, on a une sensation de lourdeur répartie dans tout le corps et au moment où l'on passe au ZERO-G, on ressent immédiatement une légèreté absolue. On flottait dans l'espace."
Huit expériences scientifiques
Pour les huit expériences, l'équipe enseignante : Mohamed Hadj’Hamou, leur professeur de mathématiques et de sciences physiques à l’origine du projet et deux de ses collègues Philippe Dieudonné et Mathieu Lorrain, eux aussi professeurs de mathématiques et de sciences physiques, ainsi que les élèves avaient choisi, par exemple, de se pencher sur le confort d'un habitat sur Mars ou encore l'alimentation : Comment manger des produits frais sur Mars ? Le dispositif expérimental permettait d'analyser les impacts de la capillarité au sein des plantes ou encore sur l'infiltration de l'eau dans le sol.
"Titouan et moi avons travaillé ensemble, en nous répartissant sur les différentes expériences et en communiquant tout du long sur les attitudes à avoir et les procédures", explique Célia. Des propos complétés par Titouan : "Toutes les expériences ont été menées à bien. Certaines d'entre elles, notamment celles portant sur la viscosité et la capillarité, ont donné des résultats prometteurs qui nécessitent encore une analyse approfondie."
Pour préparer ces expériences, les élèves et les enseignants étaient accompagnés par Angélique Gaudel, responsable du projet Parabole lycéen au CNES. Sur le site, elle écrit : "Une flopée de dispositifs originaux et très pointus, développés pas à pas dans leur intégralité par des lycéens, avec une technicité rarement rencontrée à ce niveau. J'ai été très impressionnée et je me félicite de pouvoir accompagner une équipe de cette filière dans ce merveilleux projet."
Passion science
Pour tous les deux, comme pour le reste des élèves, c'était l'occasion de rencontrer des scientifiques et d'autres participants à ce vol. "Nous avons rencontré des scientifiques et nous avons découvert leurs travaux de recherche. Beaucoup, nous ont d'ailleurs félicités pour notre projet, et en particulier pour notre présentation", se souvient Titouan. Il retient aussi l'aventure humaine et la rencontre des lycéens aux parcours différents. Certains venaient de Tunisie.
Mohamed Hadj’Hamou, leur professeur de mathématiques et de sciences physiques n’est pas monté à bord. Mais il a les yeux pleins d’étoiles quand il nous raconte. "C’est un autre monde. Avec les élèves, on a pu côtoyer des scientifiques de haut niveau. Ils ont mené une expérience en lien avec la physique quantique. Ils ont tenté d'atteindre le zéro absolu." Le zéro absolu est la température la plus basse possible de l’ordre de -273,15 degrés Celsius. En physique traditionnelle, cet état est caractérisé par l’immobilité des particules. En revanche, en physique quantique, il y aurait des restes d’énergie cinétique (donc du mouvement).
Mohamed Hadj’Hamou a pu mesurer aussi l’effet qui cette aventure a produit sur les élèves. Désormais, les mathématiques et la physique font partie de leur vie et sans doute aussi bientôt de leur vie professionnelle.