Le Schmirlab, association messine spécialisée dans l’impression de sérigraphies, propose jusqu’à Noël une vitrine en réalité augmentée. Elle a confié à un jeune graphiste l’animation de ses travaux, accessibles depuis la rue avec un simple téléphone portable.
Dans la très gentrifiée rue des Jardins à Metz, les activistes du Schmirlab détonnent toujours un peu. "Chaque année on fait une vitrine de Noël. On n’est pas des commerçants, puisque nous sommes une association, et qu’on tient la boutique en bénévole, chacun son tour… Mais on joue le jeu des boutiques de la ville, et notamment à Noël", explique Loïc Streiff, l’un des fondateurs du lieu. Depuis septembre 2021 le collectif a investi un local en bas de la rue, à deux pas de la Moselle.
Dans l’espace qui donne sur les pavés, les artistes proposent leurs sérigraphies, principalement des affiches et des t-shirts, à prix modérés. À la cave, ils ont installé leurs écrans. Ils impriment pour eux ou pour ceux qui désirent s’initier à la technique. "Mon gagne-pain c’est le graphisme dans l’audiovisuel, et j’ai plongé dans l’encre il y a dix ans. Ce projet de vitrine en réalité augmentée finalement ça permet de concilier mes deux centres d’intérêt", poursuit le taulier.
Augmenter le travail graphique des artistes
Après les automates de l’an passé, l’association a travaillé cette fois avec Max Gomes, un spécialiste de la réalité augmentée. "On a discuté avec les artistes, on s’est mis d’accord sur les thèmes et les couleurs, et puis j’ai commencé à bosser", explique le graphiste. Chaque artiste a donc produit une image, sur une affiche ou… un mug ! Et Max s’est chargé de les augmenter, grâce à la magie de l’informatique.
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Une fois le QR code scanné, il suffit d’approcher son téléphone de l’objet en vitrine pour que celui-ci prenne vie : la montgolfière s’envole, le caddie se fait la malle, le stade de foot s’enflamme. "Chaque image peut être regardée seule ou avec la réalité augmentée. En soi, chaque image raconte déjà quelque chose mais l’histoire se prolonge grâce à mon travail" explique le jeune entrepreneur, qui compte d’autres clients plus institutionnels à son actif. "C’est le Schmirlab, donc une asso, et je suis ravi de donner un coup de main."
Le collectif, qui réalise pas mal de ventes en décembre, s’en réjouit aussi. "On peut profiter de la vitrine sans mettre un pied dans la boutique. C’est gratuit, accessible à tous et tout le temps. Quand je suis dans le magasin et que je vois le sourire des gamins ou de leurs parents, je suis un graphiste comblé", conclut Loïc Streiff qui n’oublie pas la compétition. Comme la plupart des boutiques de Metz, il concourt pour le prix de la plus belle vitrine de Noël version 2023 dont les résultats seront publiés jeudi 21 décembre. "Et on va gagner, sans aucun doute."
