Suite à la mise en oeuvre des traitements aériens contre les chenilles processionnaires du chêne dans le massif forestier de Fénétrange (Pays des Étangs) au début du mois de mai, l’ONF a commencé à mettre en oeuvre des suivis naturalistes.
Chenilles processionnaires du chêne : le suivi
Comme prévu, suite à la mise en oeuvre des traitements aériens contre les chenilles processionnaires du chêne dans le massif forestier de Fénétrange (Pays des Étangs) au début du mois de mai, l’ONF a commencé à mettre en oeuvre des suivis naturalistes destinés à
évaluer et quantifier un éventuel impact de ces traitements sur l’environnement.
Même si le bacille de Thuringe est reconnu par l’ANSES sans danger pour les animaux et en particulier les abeilles, des inventaires sont menés de façon comparative entre zones traitées et non traitées pour mesurer les éventuelles conséquences involontaires sur certaines
espèces d’insectes.
Ainsi, pendant les mois de mai, juillet et août, le bureau d’études Lorlépido pose une nuit par mois des pièges lumineux pour évaluer les populations de lépidoptères (papillons) nocturnes et complète cet inventaire par des captures à vue durant la journée pour les espèces diurnes. Les papillons capturés sont relâchés après identification.
Un technicien de l’ONF, spécialiste national des Ichneumonidae (hyménoptères parasitoïdes de la famille des guêpes), suivra l’évolution de cette population grâce à la pose de pièges installés sur 18 sites.
Ces insectes, dont les larves parasitent entre autres les chenilles processionnaires, interviennent très certainement dans la régulation naturelle de ces ravageurs. Leurs effectifs peuvent donc être impactés par une baisse importante de leur ressource alimentaire suite à un traitement aérien.
La chenille processionnaire du chêne, par l'INRA
Des suivis complémentaires seront réalisés dans le cadre de l’animation des sites Natura 2000, pilotée par les services de la DREAL, sur des espèces d’intérêts communautaires.
Par ailleurs, dans les forêts domaniales d’Albestroff, Assenoncourt, Fénétrange et Languimberg, l’ONF participe à des expérimentations menées par une équipe de l’INRA d’Avignon pour valider des méthodes alternatives aux traitements chimiques déjà testées avec succès sur la processionnaire du pin, espèce voisine du sud de la France. Deux expérimentations sont à l’étude.
La première prévoit la diffusion dans des pièges répartis sur plusieurs dizaines d’hectares une phéromone émise naturellement par les papillons femelles. L’objectif est de capturer massivement les papillons mâles pour limiter la reproduction.
La deuxième visera à répandre dans les parcelles testées des phéromones à l’aide de nombreux diffuseurs (80 à l’hectare) pour désorienter les papillons mâles lors de la phase d’accouplement (« confusion sexuelle »), empêchant ainsi la reproduction de l’espèce.
Ces phéromones ne sont pas perceptibles par l’odorat humain, sont tout à fait spécifiques de chaque papillon et sont donc sans incidence ni danger pour la santé humaine ainsi que pour les autres espèces animales.
Des suivis seront également mis en place en lien avec le Parc Naturel Régional de Lorraine et la DREAL afin d’évaluer l’impact indirect du traitement sur différentes espèces se nourrissant des papillons.
Ces expérimentations vont se dérouler pendant les 3 années à venir (de 2016 à 2018) et les premiers résultats seront disponibles à la fin de l’été 2019 et feront l’objet d’un suivi par la sous-préfecture de Sarrebourg - Château-Salins.
Source : communiqué de la Préfecture de la Moselle
La campagne de traitement, reportage du 12 mai 2016 de Benoît de Butler et Frédéric Madiaï.
Moselle : une campagne de traitement aérien contre les chenilles processionnaires du chêne