Dans le cadre de l'adoption de la loi énergie climat, la centrale Emile Huchet de Saint-Avold (Moselle) devrait fermer ses portes définitivement le 31 mars prochain. Elle sera reconvertie dans l’hydrogène vert. Mais aujourd’hui, 87 emplois sont menacés.
La centrale Emile-Huchet à Saint-Avold (Moselle) appartient à l'entreprise GazelEnergie. Elle produit de l'électricité avec du charbon.
L’énergie est une industrie de cycle long, mais c’est aujourd’hui qu’il faut allumer l’étincelle.
Jean-Michel Mazalerat, Président de GazelEnergie.Usine Nouvelle, octobre 2020.
En attendant, mardi 15 février 2022, la centrale tourne à plein régime. C'est l'une des deux dernières en fonction en France. Sa fermeture est programmée pour la fin du mois de mars prochain.
Il s'agit selon les directives européennes (la loi PPE) de stopper la production d'électricité par ce mode d'énergie. Trop polluant et surtout grande productrice de CO2.
Mais que vont devenir les 87 employés de la centrale ? Selon Philippe Lenglart, directeur de la Centrale Emile Huchet - GazelEnergie, "cinquante personnes vont basculer vers la retraite avec un congé de reclassement et un projet d’accompagnement. Certains ont déjà trouvé une solution professionnelle et nous travaillons notamment sur la construction d’une centrale biomasse qui pourra être une solution pour les salariés qui sont concernés par cette chaudière".
Une centaine d'emplois envisagés
GazelEnergie a signé un partenariat avec Storengy (Engie). Il prévoit la construction d’une unité de production d’hydrogène vert. Camille Jaffrelo est directrice de cabinet de la présidence de GazelEnergie. Elle explique que : "Sur un horizon à deux ans, ce sera une vingtaine de personnes qui rejoindront la centrale biomasse de production de chaleur et cinquante personnes sur le projet Circa le chimiste vert qui vient d’Australie. Ensuite entre 2026 et 2029 une centaine d’emplois dans l’hydrogène vert seront développés".
De son côté, le syndicat FO reste plus prudent. Le délégué syndical à la Centrale Emile Huchet Jean-Pierre Damm s’inquiète malgré tout pour l'avenir des 87 salariés. "Pour l'heure les emplois ne sont pas pérennes. De toute façon pour l’instant il n’est pas validé et tant que cette étape n'est pas franchi, on peut penser que le projet est encore entre parenthèses".
En ce début d'année 2022, la centrale à charbon est restée en activité pour permettre de compenser une pénurie d'électricité en augmentant sa capacité de production.
Emmanuel Macron a confirmé en 2020, la fermeture de la centrale qu'il avait annoncé fin 2018.