Social : 1800 emplois supprimés chez ZF à Sarrebruck d'ici fin 2025 et ce n'est peut-être qu'un début

L'équipementier automobile ZF basé à Sarrebruck en Allemagne a annoncé la suppression de 1800 emplois dès la fin de l'année prochaine. Et en 2028, ce sont au total 4500 emplois qui pourraient avoir disparu. La mauvaise santé du marché automobile en Allemagne est la principale raison qui pousse ZF à effectuer ces dégraissages massifs qui vont toucher les salariés frontaliers mosellans.

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Depuis plusieurs mois, les rumeurs de suppressions d'emplois se multipliaient chez le fabricant de boîtes de vitesse sarrois ZF installé à Sarrebruck en Allemagne. Désormais, ce ne sont plus des rumeurs mais des annonces concrètes qui ont été faites par l'équipementier automobile qui emploie actuellement 10 mille salariés dans la capitale sarroise, dont de nombreux frontaliers mosellans. D'ici la fin de l'année 2025, 1800 postes vont disparaître et comme souvent dans ce genre de situation, ce sont les contrats à durée déterminée qui ne seront pas renouvelés.

Moi, j'ai 37 ans de ZF, voir ça après 37 ans, c'est malheureux. Dans 9 mois, je suis à la retraite donc je ne suis plus concerné mais mes collègues, ils sont inquiets, vraiment "les boules" comme on dit

un salarié frontalier de ZF

À la sortie de l'usine ce mercredi 16 octobre 2024, les frontaliers expriment leur inquiétude : "Bien sûr que je suis inquiet, comme tout le monde" raconte ce salarié frontalier. "Surtout pour les CDD et les intérimaires. Avec l'industrie automobile, c'est du poker. On ne sait pas ce qui va percer : l'électrique, l'hybride ou un retour des moteurs traditionnels." 

Cet autre salarié proche de la retraite ne se montre guère plus optimiste : "Moi, j'ai 37 ans de ZF, voir ça après 37 ans, c'est malheureux. Dans 9 mois, je suis à la retraite donc je ne suis plus concerné mais mes collègues, ils sont inquiets, vraiment "les boules" comme on dit." Dans la voiture suivante, même son de cloche chez cet autre frontalier mosellan : "J'ai 61 ans, ceux qu'il faut plaindre ce sont les plus jeunes qui ont investi dans l'immobilier ou qui ont une famille à nourrir."

De sombres perspectives pour ZF

Dans un communiqué laconique, le groupe ZF s'est contenté de déclarer : "Nous avons examiné les potentiels de réduction d'effectifs de façon globale dans chaque secteur et par lignes de produits, puis nous les avons appliqués sur les sites concernés." Outre les 1800 emplois supprimés dès la fin 2025, le groupe ZF envisage de se séparer au total de presque la moitié de son personnel à l'horizon de la fin de l'année 2028, si le carnet de commandes ne s'améliore pas. 

Dès l'annonce de ces suppressions d'emplois, les autorités sarroises ont réagi par l'intermédiaire du ministre de l'Économie de la Sarre Jürgen Barke du SPD : "le gouvernement régional attend clairement de la direction qu'elle garantisse au niveau le plus élevé possible les emplois sur le site. Il est également évident que la suppression de postes est le résultat de la situation concurrentielle mondiale sur le marché des voitures électriques."

Un secteur automobile en plein doute en Allemagne

En Allemagne, à la fin de l'été 2023, le gouvernement d'Olaf Scholz avait décidé de supprimer brutalement les primes versées pour l'achat de véhicules électriques. Les effets de cette suppression se sont rapidement fait sentir puisqu'en un an, les ventes de véhicules, toutes motorisations confondues, ont chuté Outre-Rhin de plus de 25%, faisant trembler toute l'industrie automobile allemande. 

Ironie de l'histoire, le même gouvernement Scholz réfléchit aujourd'hui à la mise en place d'incitations fiscales pour l'acquisition de véhicules propres. Toute la question est de savoir s'il n'est pas déjà trop tard pour une industrie fragilisée ? Car même avec des primes, les véhicules électriques demeurent très chers à l'achat. 

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