Michel Liebgott, le maire de Fameck (Moselle) et président du Val de Fensch (CAVF), a reçu nouveau courrier de menace en début de semaine. Cette fois, il est clairement menacé de mort. Il lui est reproché de ne pas accorder une juste place à la ville d'Hayange au sein de l'instance communautaire.
Le courrier est arrivé lundi 23 décembre 2024 à la communauté d’agglo du Val de Fensch (CAVF) dont Michel Liebgott est le président. "Le secrétariat m'a prévenu immédiatement car on se rend bien compte à sa lecture que ce n'est pas un courrier habituel" explique l'élu. Un texte court lui est adressé où il lui est reproché de ne pas avoir accordé de place à la Ville d'Hayange au sein du bureau du conseil communautaire de la CAVF, vraisemblablement un fauteuil de vice-président au maire Rassemblement national d'Hayange Fabien Engelmann. L'auteur parle "d'anomalie honteuse" de la part des "socialobobos". On peut y lire surtout en conclusion : "Nous avons décidé que cette arsouille qui ne sert décidément à rien quittera ce monde en 2025. Prépare ton Grand Départ, Michel". La lettre est accompagnée d’une image d’un angelot pleurant sur une tombe. "Ce n'est pas la première fois que je suis confronté à ce genre de choses" déclare Michel Liebgott, "mais dans le passé, ceux qui le faisaient, s'affichaient au point d'avoir été une fois condamné. Là, il s'agit d'un anonyme, c'est effectivement beaucoup plus compliqué puisqu'on ne sait pas d'où ça peut venir".
Dans un courrier précédent, on m'annonçait aussi une sentence de mort mais cette fois-ci, elle est datée. Forcément, on ne peut donc pas prendre cette menace à la légère
Michel Liebgott, maire de Fameck et président de la CAVF
Michel Liebgott, également maire de Fameck, avait déposé plainte en mai 2023 pour usurpation d’identité. Un courrier malveillant portant sa signature avait été envoyé au préfet du Val-d'Oise, le second incident de ce type en à peine un mois. "C'est le côté répétitif des choses qui devient un petit peu énervant pour tout le monde. Là, on m'expédie une pierre tombale pour l'année prochaine. C’est une lettre qui dépasse le contenu des précédentes, qui étaient déjà particulièrement vulgaires et odieuses. Dans un courrier précédent, on m'annonçait aussi une sentence de mort mais cette fois-ci, elle est datée. Forcément, on ne peut donc pas prendre cette menace à la légère".
Nouveau dépôt de plainte
"Ça ne m'empêche pas de vivre et de continuer de faire ce que j'ai à faire" poursuit l'ancien député de la Moselle, "la meilleure manière de ne pas trop y penser, c'est d'être dans l'action. Je ne peux m'empêcher cependant de penser à ma famille et à mon entourage. Par rapport à ce que certains maires ont subi ces dernières années, on peut quand même se poser la question de la violence à la fois verbale et peut-être demain, matériel ou physique. C'est inquiétant, forcément".
Michel Liebgott a déposé plainte immédiatement. "Les choses sont claires, je me remets entre les mains de la société démocratique dans laquelle on vit en espérant que ces individus seront identifiés. Je ne veux accuser personne parce que je n'ai pas les éléments pour accuser qui que ce soit. Je pense simplement qu'au plan local, il y a une violence dans les propos et également dans les écrits à l'encontre de l'idée socialiste. Tout cela crée un climat qui, effectivement, rend possible des actes de cette violence parce que certains s'y croient peut-être autorisés".
Depuis cinq ans, Michel Liebgott avoue avoir reçu une quinzaine de lettres anonymes de menaces diverses.