Longtemps ville-usine, puis friche industrielle, la cité mosellane de 7000 habitants souffre d'une image aggravée par les ravages de la désindustrialisation : pauvreté, délinquance et décrépitude. Le maire veut tourner la page, en commençant par un nouveau nom : Uckange-sur-Moselle.
En réalité, la renaissance d'Uckange a commencé dès le début de ce siècle. Fermée en 1991, l'usine à fonte fera très vite l'objet d'un programme de reconversion culturelle. Le haut fourneau U4 est classé monument historique et devient le centre d'un parc ouvert en 2007. Et le centre de recherche métallurgique MetaFensch (promesse présidentielle) s'y installe actuellement.
L'autre mutation d'Uckange n'a rien à voir avec la volonté politique : située sur la ligne de TER Metz-Luxembourg, la ville accueille un nombre croissant de frontaliers, qui apprécient la proximité du Grand Duché à des prix abordables. Le déclin démographique (près de la moitié de la population perdue en 40 ans !) est enrayé. La sociologie de la ville évolue.
Moselle washing
Aujourd'hui, Uckange redécouvre qu'elle est baignée par la rivière chantée jadis par Ausone. Si le Conseil d'Etat donne son accord au changement de nom, celui-ci devrait améliorer la communication de la ville. Un peu de "Moselle-washing" qui ne fera pas disparaître le passé (le haut-fourneau domine toute la ville) mais donnera une identité plus bucolique à une cité de fer et de feu.