Dans la Marne, des chiens sauveteurs pourraient bientôt assister les sapeurs-pompiers plongeurs. C'est le but d'un test prometteur mené cette semaine à Juvigny. Alors que les baignades estivales augmentent les risques de noyade, l'idée ferait gagner de précieuses secondes en cas d'intervention.
La scène se déroule sur un étang de Juvigny, dans la Marne. Juchés sur leur bateau à moteur, trois sapeurs-pompiers balaient du regard la surface de l'eau: deux personnes seraient en train de se noyer. Pour les épauler dans leur sauvetage, Iross les accompagne à bord.
Iross est un berger allemand de quatre ans, spécialement dressé pour ce type d'intervention. Il aboie et remue la queue: le signe que les corps sont proches. Quelques secondes plus tard, c'est le moment: il saute. Dernière étape: il tape ses pattes contre l'eau pour signifier que les disparus se trouvent juste au-dessous de lui. Les sauveteurs peuvent alors plonger et ramener à la surface les victimes. Durant toute l'opération, leur coordination avec l'animal aura été totale. Heureusement, toute cela n'était qu'un exercice, une mise en scène.
Une expérimentation prometteuse
Cette simulation est en réalité une expérimentation menée au sein du service départemental d'incendie et de secours (SDIS) de la Marne. Durant l'été, la chaleur poussent les vacanciers à la baignade... et augmente les risques de noyade. Or, l'aide apportée par les chiens dressés comme Iross présente un énorme avantage: gagner de précieuses secondes lorsque les victimes sont immergées. L'odorat particulièrement développé des canidés leur permet de repérer une présence que les pompiers ne peuvent "voir"."Nous allons faire remonter les résultats positifs de cette exercice à notre hiérarchie", annonce Nadège Habrant, du service communication. "D'habitude, nos maîtres-chiens sont mobilisés en forêt ou en cas d'incendie. Là, le but est de les associer à nos trente sapeurs-pompiers plongeurs pour les noyades. Les chiens apportent une vraie plus-value."
Le SDIS de la Marne compte quatre maîtres-chiens. D'autres tests sont programmés cet été. Les sapeurs-pompiers espèrent que cette pratique sera autorisée en conditions réelles dès l'année prochaine. En moyenne, dans le département, vingt personnes par an meurent de noyade.