Emoi la nuit dernière sur l'aire d'autoroute Reims Champagne-Sud. Les autorités ont été mobilisées pour une prise d'otages : 68 personnes concernées dans un bus qui reliait Paris et Prague. Finalement, il ne s'agissait que d'une fausse alerte.
Les faits se sont produits au coeur de la nuit sur l'autoroute A4. Peu après minuit, la gendarmerie est alertée pour une prise d'otages.
68 personnes dans un bus
Les premiers éléments qui leur parviennent sont les suivants : un bus reliant Paris à Prague est arrêté sur l'aire d'autoroute Reims-Champagne-Sud à hauteur des Petites-Loges dans la Marne. A son bord, 68 personnes et 2 chauffeurs de nationalité tchèque.
Un peu plus tôt, deux passagers argentins ont signalé le comportement étrange de quatre individus montés dans le bus. 2 Kurdes et 2 Pakistanais, certains en djellaba, consultent "nerveusement" leur smartphone. Ils regardent notamment leur chronomètre.
Les deux témoins, inquiets, appellent alors une amie qui leur conseille d'en référer aux chauffeurs du véhicule. Chose faite, les conducteurs contactent leur centrale qui leur demande de s'arrêter aussitôt sur une aire d'autoroute. Ce sera donc celle des Petites-Loges dans la Marne.
Intervention des gendarmes
Dans un premier temps, la soixantaine de passagers croit à un plein d'essence. Mais le bus tarde à redémarrer. Une heure passe... Puis soudainement, les forces de l'ordre arrivent.
Un hélicoptère de la section aérienne de la gendarmerie de Metz, le peloton d'autoroute de Reims, le GIGN de Reims, la section de recherche soutenue par le peloton de surveillance et d'intervention de la gendarmerie de Reims. Près de 80 agents mobilisés. Les autorités prennent l'alerte très au sérieux.
Les passagers sont alors invités à sortir du bus, les mains au-dessus de la tête. "Il faisait nuit, il faisait froid. Un hélicoptère rôdait au-dessus de nos têtes avec un grand faisceau lumineux. C'était surréaliste", nous confiera ensuite une passagère allemande.
Un périmètre de sécurité élargi
Les uns après les autres, les voyageurs identifient leur bagage. Toutes les valises sont passées au scanner, puis ouvertes. Un chien détecteur d'explosif et une équipe de démineur sont également mobilisés. Le bus est entièrement fouillé. Un périmètre de sécurité élargi est mis en place. L'aire d'autoroute est fermée.
Une fausse alerte
Au final heureusement, aucun engin explosif n'a été détecté. Il s'agissait, semble-t-il, d'une fausse alerte. Dans le contexte de terrorisme actuel, les deux passagers argentins ont préféré parler de leurs inquiétudes. Une passagère nous dira :
Ils étaient désolés de nous avoir fait perdre autant de temps... Mais on n'arrête pas de nous dire d'être vigilants ! Alors, d'une certaine façon, ils ont cru bien faire.
Selon les premiers éléments de l'enquête, les quatre individus suspectés surveillaient en fait l'horloge pour ne pas manquer la prière en cette période d'Aïd el-Kébir, la fête la plus importante de l'Islam. Tous les quatre ont été placés en garde à vue pour être entendus. Les deux touristes argentins ont également été auditionnés avec les deux chauffeurs.
Les autres touristes ont encore du patienter quelques heures avant de pouvoir monter dans un autre bus et reprendre leur route.
Voir notre reportage sur l'aire d'autoroute ce vendredi