La récolte s'annonce compliquée cette année pour les producteurs de betteraves. Après trois mois de sécheresse, les rendements devraient être moins bons que l'année dernière. Dans certaines zones, le début de la campagne a même été repoussé.
Des nuages de poussière se forment jusqu'à deux mètres au-dessus d'un engin agricole. Si la scène n'est pas habituelle en Champagne-Ardenne un mois de septembre, elle l'est devenue pour cette année 2018. Au moment de l'arrachage, les champs sont à sec, ce qui crée de grands nuages de poussière. En plaine d'Arcis, une équipe de planteurs a dû adapter les machines pour fouiller plus en profondeur, car les betteraves ont cherché l'humidité là où elle pouvait.
Après un printemps prometteur, les perspectives de rendement ont chuté cet été. Cependant, Gilles Gallois, betteravier, ne fait pas de catastrophisme : la qualité pourrait compenser la moindre quantité : "Il y a moins de tonnage, mais par contre à l'intérieur, il y a une richesse supérieure du fait des conditions climatiques.''
Une campagne de 110 jours contre 135 habituellement
Les betteraves sont ainsi plus concentrées en sucre, mais aussi plus petites que la normale. Une différence qui aura des conséquences sur le tonnage réceptionné par le transformateur, la sucrerie Cristal Union d'Arcis-sur-Aube où les premiers camions arrivent ici depuis mardi matin.
Pour laisser un maximum de chances à la végétation, la récolte a été reculée de 10 jours et elle devrait durer 110 jours au mieux contre 135 jours l'an passé. "L'usine était prête depuis 10 jours, explique Alain Bouilly, directeur de la sucrerie Cristal Union. C'est plus facile, mais ce n'est pas forcément ce qu'on recherche. Nous préférons avoir des campagnes plus longues, afin de réduire les couts fixes en réalisant des économies d'échelle.''
Autre élément désagréable, on n'a pas vu de cours du sucre aussi bas depuis 10 ans, suite à une surproduction au niveau mondial. Pour autant, après une campagne exceptionnelle l'an passé, la sucrerie d'Arcis estime être en capacité d'encaisser les difficultés du moment.